Le RDM *conserve la présidence de l'Espace Sud, en attendant la présidence de Cap Nord et après la reconduction de ses cinq maires*. Claude Lise, secrétaire général du RDM se réjouit d'une telle influence de son parti à quelques mois des élections territoriales de 2015 et critique sévèrement le PPM.
Battu en 2011 à la présidence du conseil général puis au sénat, Claude Lise, secrétaire général du RDM, se présente comme un recours car le PPM et ses alliés se sont disqualifiés, la récente élection à la présidence de l'Espace Sud, en est la preuve, déclare-t-il dans l'entretien qu'il nous accorde.
Eugène Larcher conserve la présidence de l'Espace Sud, avec des voix du RDM, MIM, divers gauche, PPM et la droite. Comment analysez-vous ce succès de votre camarade du RDM?
Claude Lise : Eugène Larcher pouvait évidemment compter, en dehors des voix RDM, au moins sur celles de nos alliés du rassemblement de la gauche responsable, en l’occurrence celles des élus du MIM, du Diamant et du Vauclin. Se sont ajoutées à ces voix celles d’élus « divers gauche » ou de droite qui ont manifestement conscience du danger qu’entrainerait le renforcement de la mainmise du clan néo-PPM et alliés sur les rares leviers de pouvoir local qu’il ne possède pas déjà. Ces élus ont certainement aussi entendu marquer leur désaccord avec les politiques actuellement menées tant à la Région qu’au Département et à la CACEM par les leaders de ce clan. Il leur a été d’autant plus facile de faire ce choix qu’Eugène Larcher a à son actif un bilan considéré comme très positif par tous les observateurs objectifs et qu’il jouit, par ailleurs, d’une solide réputation d’intégrité.
Eugène Larcher a également bénéficié des deux voix de la majorité municipale du Marin et notamment du maire PPM Rodolphe Désiré. Cela peut s’expliquer déjà par la reconnaissance des qualités de démocrate d’Eugène Larcher et de sa capacité à dépasser les questions d’étiquettes politiques, chaque fois que nécessaire, pour promouvoir l’intérêt du territoire sud dans la diversité de ses composantes. Mais je crois qu’il faut y voir également le refus d’avaliser l’invraisemblable opération politicienne qui a abouti à faire d’un homme politique connu pendant longtemps comme un adversaire du PPM et d’Aimé Césaire le candidat du néo-PPM à la présidence de l’Espace Sud.
La composition du bureau de l'Espace Sud récompense ceux qui ont maintenu E. Larcher au pouvoir. Ce type de combinaison n'est-il pas de nature à éloigner le citoyen de la politique?
Claude Lise : Pour comprendre la façon dont le bureau a été composé, il faut tenir compte de la réforme du mode d’élection des conseillers communautaires qui permet aux oppositions municipales de siéger.
La volonté du président Larcher et de sa majorité a été d’assurer, autant que possible, la représentation de toutes les communes membres – et c’est le cas ! -, mais aussi de tenir compte, de façon tout à fait légitime sur le plan démocratique, de la composition politique de l’assemblée. Ceux qui s’étonnent de la présence de membres des oppositions municipales au sein du bureau n’ont manifestement pas pris la mesure de la réforme réalisée sous la précédente législature.
Dans la manière dont les choses ont été réalisées, il n’y a donc rien s’apparentant à des combinaisons contre-nature, rien qui puisse heurter les citoyens. Ce qui certainement contribue à éloigner les citoyens de la politique, c’est, par exemple, l’existence d’un rassemblement hétéroclite comme « Ensemble pour une Martinique Nouvelle ». C’est le fait pour un parti, comme le PPM, qui continue de s’afficher comme autonomiste, de soutenir un élu de la droite la plus assimilationniste comme André Lesueur.
Alfred Monthieux est favori pour devenir le prochain président de Cap Nord. Avec une perspective de deux présidences de conseils communautaires, comment envisagez-vous la préparation des élections territoriales de 2015 ?
Claude Lise : Alfred Monthieux est effectivement considéré comme favori pour la présidence de Cap Nord, compte tenu du nombre de voix d’élus RDM et alliés sur lesquels il peut légitimement compter. Je souhaite vivement son succès. Il est très important que cette nouvelle communauté d’agglomération puisse être présidée par un élu expérimenté. Alfred Monthieux a largement fait ses preuves dans la grande commune du Robert, dont il vient d’être brillamment réélu maire.
Par ailleurs, il est important que le clan néo-PPM et alliés n’accapare pas ce nouveau levier de pouvoir local. Je rappelle que la présidence de la communauté du nord était revenue à un élu du rassemblement de la gauche responsable, élu qui, malheureusement, a basculé insidieusement, dans les conditions que l’on sait, dans le camp adverse.
Le fait pour la gauche responsable de disposer d’une majorité au sein des communautés d’agglomération du nord et du sud ne peut que constituer un élément favorable dans la préparation de l’élection à l’assemblée unique. Mais l’enjeu ne se réduit pas à cela, car l’objectif est quand même de gérer au mieux, dès aujourd’hui, les compétences dont sont dotées ces communautés d’agglomération au profit des populations concernées.
Avec une telle influence sur la vie politique locale, vous êtes en mesure de jouer un rôle personnel lors des élections territoriales de 2015, lequel?
Claude Lise : J’ai eu, à différentes reprises, l’occasion de dire que j’étais prêt, à la demande de mon parti, à mener une liste dans le cadre des élections à l’assemblée unique de mars 2015. Les résultats des dernières municipales ne peuvent que conforter le RDM dans sa volonté de jouer un rôle déterminant dans cette bataille. Bien entendu, en maintenant une stratégie d’union avec ses partenaires du rassemblement de la gauche responsable. Vu d’aujourd’hui, on peut imaginer une liste RDM et apparentés ouverte à des divers gauche et des démocrates, menant campagne au premier tour à côté d’une liste MIM et alliés avec, bien entendu, une sorte de programme commun de mandature entre les deux listes et un engagement de fusion éventuelle au second tour. Mais, nous sommes à douze mois de l’échéance. Avant d’arrêter une position définitive, nous devons prendre le temps de discuter avec nos partenaires de la gauche responsable, dont nous faisons partie.
Depuis vos défaites successives à la présidence du Conseil Général puis au sénat en 2011, comment ressentez-vous la situation économique et sociale à la Martinique?
Claude Lise : De toute évidence, la situation économique et sociale de la Martinique n’a fait que se dégrader depuis 2011. 2 200 emplois ont été perdus en 2012 ! Au 31 décembre 2013, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A était de plus de 45 000, traduisant une augmentation de plus de 4,2 % en un an.
La situation est on ne peut plus préoccupante. Les plans de relance successifs du Conseil régional n’ont manifestement pas tenu leurs promesses. La « nouvelle gouvernance » du Conseil général ne s’est jusqu’ici réduite qu’à une nouvelle équipe de gouvernants ! On cherche en vain la nouvelle politique qu’elle était censée incarner. Ce qui est sûr, c’est qu’elle concourt moins à l’investissement, au maintien et à la création d’emplois en Martinique. On comprend le danger de voir poursuivre les actuelles politiques régionale et départementale dans le cadre de l’assemblée unique. Il devient urgent d’offrir une alternative politique à la Martinique pour ouvrir des perspectives d’avenir à notre jeunesse de plus en plus désemparée. C’est là une tâche prioritaire pour les élus de la gauche responsable.
*RDM Rassemblement Démocratique pour la Martinique
* maires RDM
Anses d'Arlets : Eugène Larcher
Ducos : Charles-André Mencé
Grand-Rivière : Joachim Bouquety
Robert : Alfred Monthieux
Saint-Pierre : Raphaël Martine
Eugène Larcher conserve la présidence de l'Espace Sud, avec des voix du RDM, MIM, divers gauche, PPM et la droite. Comment analysez-vous ce succès de votre camarade du RDM?
Claude Lise : Eugène Larcher pouvait évidemment compter, en dehors des voix RDM, au moins sur celles de nos alliés du rassemblement de la gauche responsable, en l’occurrence celles des élus du MIM, du Diamant et du Vauclin. Se sont ajoutées à ces voix celles d’élus « divers gauche » ou de droite qui ont manifestement conscience du danger qu’entrainerait le renforcement de la mainmise du clan néo-PPM et alliés sur les rares leviers de pouvoir local qu’il ne possède pas déjà. Ces élus ont certainement aussi entendu marquer leur désaccord avec les politiques actuellement menées tant à la Région qu’au Département et à la CACEM par les leaders de ce clan. Il leur a été d’autant plus facile de faire ce choix qu’Eugène Larcher a à son actif un bilan considéré comme très positif par tous les observateurs objectifs et qu’il jouit, par ailleurs, d’une solide réputation d’intégrité.
Eugène Larcher a également bénéficié des deux voix de la majorité municipale du Marin et notamment du maire PPM Rodolphe Désiré. Cela peut s’expliquer déjà par la reconnaissance des qualités de démocrate d’Eugène Larcher et de sa capacité à dépasser les questions d’étiquettes politiques, chaque fois que nécessaire, pour promouvoir l’intérêt du territoire sud dans la diversité de ses composantes. Mais je crois qu’il faut y voir également le refus d’avaliser l’invraisemblable opération politicienne qui a abouti à faire d’un homme politique connu pendant longtemps comme un adversaire du PPM et d’Aimé Césaire le candidat du néo-PPM à la présidence de l’Espace Sud.
La composition du bureau de l'Espace Sud récompense ceux qui ont maintenu E. Larcher au pouvoir. Ce type de combinaison n'est-il pas de nature à éloigner le citoyen de la politique?
Claude Lise : Pour comprendre la façon dont le bureau a été composé, il faut tenir compte de la réforme du mode d’élection des conseillers communautaires qui permet aux oppositions municipales de siéger.
La volonté du président Larcher et de sa majorité a été d’assurer, autant que possible, la représentation de toutes les communes membres – et c’est le cas ! -, mais aussi de tenir compte, de façon tout à fait légitime sur le plan démocratique, de la composition politique de l’assemblée. Ceux qui s’étonnent de la présence de membres des oppositions municipales au sein du bureau n’ont manifestement pas pris la mesure de la réforme réalisée sous la précédente législature.
Dans la manière dont les choses ont été réalisées, il n’y a donc rien s’apparentant à des combinaisons contre-nature, rien qui puisse heurter les citoyens. Ce qui certainement contribue à éloigner les citoyens de la politique, c’est, par exemple, l’existence d’un rassemblement hétéroclite comme « Ensemble pour une Martinique Nouvelle ». C’est le fait pour un parti, comme le PPM, qui continue de s’afficher comme autonomiste, de soutenir un élu de la droite la plus assimilationniste comme André Lesueur.
Alfred Monthieux est favori pour devenir le prochain président de Cap Nord. Avec une perspective de deux présidences de conseils communautaires, comment envisagez-vous la préparation des élections territoriales de 2015 ?
Claude Lise : Alfred Monthieux est effectivement considéré comme favori pour la présidence de Cap Nord, compte tenu du nombre de voix d’élus RDM et alliés sur lesquels il peut légitimement compter. Je souhaite vivement son succès. Il est très important que cette nouvelle communauté d’agglomération puisse être présidée par un élu expérimenté. Alfred Monthieux a largement fait ses preuves dans la grande commune du Robert, dont il vient d’être brillamment réélu maire.
Par ailleurs, il est important que le clan néo-PPM et alliés n’accapare pas ce nouveau levier de pouvoir local. Je rappelle que la présidence de la communauté du nord était revenue à un élu du rassemblement de la gauche responsable, élu qui, malheureusement, a basculé insidieusement, dans les conditions que l’on sait, dans le camp adverse.
Le fait pour la gauche responsable de disposer d’une majorité au sein des communautés d’agglomération du nord et du sud ne peut que constituer un élément favorable dans la préparation de l’élection à l’assemblée unique. Mais l’enjeu ne se réduit pas à cela, car l’objectif est quand même de gérer au mieux, dès aujourd’hui, les compétences dont sont dotées ces communautés d’agglomération au profit des populations concernées.
Avec une telle influence sur la vie politique locale, vous êtes en mesure de jouer un rôle personnel lors des élections territoriales de 2015, lequel?
Claude Lise : J’ai eu, à différentes reprises, l’occasion de dire que j’étais prêt, à la demande de mon parti, à mener une liste dans le cadre des élections à l’assemblée unique de mars 2015. Les résultats des dernières municipales ne peuvent que conforter le RDM dans sa volonté de jouer un rôle déterminant dans cette bataille. Bien entendu, en maintenant une stratégie d’union avec ses partenaires du rassemblement de la gauche responsable. Vu d’aujourd’hui, on peut imaginer une liste RDM et apparentés ouverte à des divers gauche et des démocrates, menant campagne au premier tour à côté d’une liste MIM et alliés avec, bien entendu, une sorte de programme commun de mandature entre les deux listes et un engagement de fusion éventuelle au second tour. Mais, nous sommes à douze mois de l’échéance. Avant d’arrêter une position définitive, nous devons prendre le temps de discuter avec nos partenaires de la gauche responsable, dont nous faisons partie.
Depuis vos défaites successives à la présidence du Conseil Général puis au sénat en 2011, comment ressentez-vous la situation économique et sociale à la Martinique?
Claude Lise : De toute évidence, la situation économique et sociale de la Martinique n’a fait que se dégrader depuis 2011. 2 200 emplois ont été perdus en 2012 ! Au 31 décembre 2013, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A était de plus de 45 000, traduisant une augmentation de plus de 4,2 % en un an.
La situation est on ne peut plus préoccupante. Les plans de relance successifs du Conseil régional n’ont manifestement pas tenu leurs promesses. La « nouvelle gouvernance » du Conseil général ne s’est jusqu’ici réduite qu’à une nouvelle équipe de gouvernants ! On cherche en vain la nouvelle politique qu’elle était censée incarner. Ce qui est sûr, c’est qu’elle concourt moins à l’investissement, au maintien et à la création d’emplois en Martinique. On comprend le danger de voir poursuivre les actuelles politiques régionale et départementale dans le cadre de l’assemblée unique. Il devient urgent d’offrir une alternative politique à la Martinique pour ouvrir des perspectives d’avenir à notre jeunesse de plus en plus désemparée. C’est là une tâche prioritaire pour les élus de la gauche responsable.
*RDM Rassemblement Démocratique pour la Martinique
* maires RDM
Anses d'Arlets : Eugène Larcher
Ducos : Charles-André Mencé
Grand-Rivière : Joachim Bouquety
Robert : Alfred Monthieux
Saint-Pierre : Raphaël Martine