Par centaines, des familles entières, dans des bus, des camions surchargés, ou à pied, passent la frontière vers Haïti. Certains n’ont même pas pris le temps de récupérer leurs affaires ; la peur au ventre ils partent avant d’y être contraints par la force.
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Ils sont partis sans attendre le délai de 45 jours que leur a donné la République Dominicaine pour quitter le pays. Par centaines, des familles entières, dans des bus, des camions surchargés, ou à pied, passent la frontière vers Haïti. Certains n’ont même pas pris le temps de récupérer leurs affaires; la peur au ventre ils partent avant d’y être contraints par la force.
Les autorités dominicaines sont "en train de pourchasser les ressortissants haïtiens".
Les autorités haïtiennes, débordées par ce flux continu, tentent de coordonner l’arrivée des migrants. Une organisation difficile à mettre en place, et la plupart se débrouillent seuls. Le ministre des Affaires sociales et du Travail, Victor Benoît, qui a visité la frontière de Belladère en début de semaine, déclare que les autorités dominicaines sont tout simplement "en train de pourchasser les ressortissants Haïtiens".
Le Premier ministre Haïtien Evans Paul exhorte la communauté internationale à forcer la République Dominicaine à répondre aux requêtes du gouvernement Haïtien, qui lui demande d’acheminer le flux des déportés en deux points d’entrée identifiés, Malpasse et Ouanaminthe. Et pour organiser l’accueil, Haïti réclame les noms et profils des migrants… sans succès.
Un exode dans l'indifférence internationale
Depuis la décision en septembre 2013 de la cour constitutionnelle de la République Dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République Dominicaine de parents étrangers, principalement tous Haïtiens, les négociations entre les deux pays n’ont rien donné.
La République Dominicaine a maintenu sa décision, et organisé sa mise en œuvre le 17 juin dernier. Et c’est un véritable exode qui a commencé, dans une relative indifférence internationale, malgré quelques appels, çà et là, au Boycott de la destination touristique qu’est St-Domingue.