À la Dominique et à la Grenade, près de 25% des déchets sont d’origine plastique... le double des pays industrialisés

Les déchets en plastiques jetés dans la nature
Dans les pays développés, les plastiques représentent 11% des déchets. Dans les pays membres de l’OECS (Organisation des Etats de la Caraïbe de l’Est) où le recyclage est peu développé, ce chiffre est presque doublé. À la Dominique et à la Grenade, un projet financé par l’Union Européenne et l’AFD (l’Agence Francaise de Développement), espère améliorer la collecte de ces restes de plastique.

Selon un rapport de la Banque Mondiale, dans la Caraibe, 320.000 tonnes de déchets en plastique sont jetées dans la nature. 

La situation est critique dans les 9 pays membres de l'OECS, où ces déchets dépassent la moyenne mondiale et ils sont peu triés. Ces restes sont presque tous enfouis dans des décharges à ciel ouvert. 

Pour mieux gérer cette quantité importante de ces produits indésirables, des pays membres de l'OECS, la Grenade et la Dominique, ont été sélectionnées pour développer une solution pour la région. Ce projet est baptisé "Recycle OECS Model."

Depuis 2002, l’année de la dernière étude sur la composition des déchets en plastique à la Dominique, l’utilisation d’emballages du même type a flambé.

Selon une nouvelle étude effectuée en 2023, 24% des déchets du pays sont en plastique, dont 53% sont des films, utilisés pour les emballages ménagers.

Ces changements soulignent l’évolution de la production des déchets qui reflètent les comportements mondiaux de consommation et de fabrication.

Commission de l'OECS

Une expérience à la Dominique et la Grenade 

La Dominique est l’unique pays membre de l’OECS équipé de bornes de collecte placées en bordure des routes et dédiées aux matières recyclables. Mais les habitants ne les utilisent pas.

À la Grenade, une étude effectuée en 2023 a confirmé que près de 20% des déchets sont des plastiques, dont 47% sont les films d’emballages.

En 2022, la production à la Grenade (pays d'environ 125.000 habitants) qui ne fabrique pas cette matière sur place, s'élevait à près de 7,235 tonnes. Ce chiffre ne représente que les déchets portés à la décharge. Les tonnes qui sont jetées dans la nature ne sont pas comptabilisées. 

Selon la Commission de l’OECS, la multiplication des films d’emballage constatée à la Dominique et à la Grenade, est une indication des activités économiques similaires.

Une décharge sauvage à la Grenade

90% des consommables sont importés

Les films d’emballages sont liés à l’industrie touristique et à une dépendance locale aux produits d’importation qui sont emballés dans des plastiques également. La quantité démesurée des déchets en plastique est aussi un problème à Saint-Vincent et les Grenadines et à Sainte-Lucie.

La production des déchets en plastique dans 4 territoires de l’OECS et plus élevée que la moyenne mondiale des pays développés où le chiffre est d’11%. Les déchets en plastique sont un enjeu pour la région.

Commission de l'OECS

Des déchets en plastique sur une plage (image d'illustration).

L’objectif du projet "Recycle OECS" consiste donc à développer un modèle qui va fonctionner dans les pays de l’Organisation où 90% des produits consommés arrivent de l'extérieur.

L’utilisation des plastiques ne va pas diminuer dans la région. Il va falloir mieux gérer ces déchets et motiver la population à utiliser les bornes de recyclage.

"Recycle OECS" est financé par l’Union Européenne avec la collaboration de l’Agence Francaise de Developpement (AFD).