L’archevêque Malzaire reconnait des aspects positifs au carnaval de juillet à Sainte-Lucie, notamment les compositions originales du Calypso et la création des grands costumes portés par les groupes à pieds.
Dans une tribune intitulée "Une réflexion sur le carnaval", il dit avoir compris le besoin de se sentir libre pour être plus créatif en se référant à la lettre de Saint-Paul aux Philippiens : "Quand la complaisance est au travail, les résultats sont évidents, les vices, l’impureté et la sensualité." (Gal 5:13, 19).
L'homme d'église félicite aussi l’œuvre d’Adrian Augier, le leader du groupe à pieds "Tribe of Twel", lequel a interprété le thème "Dieu a tant aimé le monde". Cette formation a remporté presque tous les prix dédiés aux carnavaliers.
Mais l'homme d'église condamne ce qu'il appelle "la vulgarité des costumes", montrant les parties du corps, "sans rien laisser à l’imagination."
Il s’agit de comportements que n’importe quel société chrétienne et civilisée devrait condamner.
L'archevêque de Castries, Gabriel Malzaire
Il estime que l’avenir de la culture de Sainte-Lucie est "menacé". "Le corps", dit-il, est "le temple du Saint-Esprit".
Sur l'île, le Bamsi Wall (le Mur des fesses) - qui permet carnavalières de mieux montrer leurs formes - a profondément choqué l’archevêque.
Le mur doit être éliminé ou exorcisé. J’étais consterné de voir ce que nos femmes sont devenues.
L'archevêque de Castries, Gabriel Malzaire
Pour lui, ce carnaval est la poursuite de l’exploitation du corps féminin qui a commencé à l’époque de l’esclavage. Une exploitation qui serait continue, avec l’utilisation de la nudité pour vendre des voitures, des cigarettes et n’importe quel autre produit de la société consommatrice.
Les artistes masculins produisent des chansons, dont les paroles incitent les femmes à bouger leurs "parechocs."
Voilà pourquoi l’archevêque Gabriel Mazaire souhaite organiser une discussion nationale sur l’avenir de ce carnaval saint-lucien, une ressource culturelle et économique importante pour l’île. Cette consultation pourrait s'intituler "comment imaginer le carnaval en 2024 et au-delà ?"