Ces élus expliquent qu'ils ont été interpellés sur les circonstances de l'arrestation de Keziah Nuissier.
"Les évènements produits dans le centre de Fort de France le jeudi 16 juillet 2020 ont suscité une vive émotion au sein de la population face à ce déferlement de violence", écrivents-ils.
"Des accusations sans preuve"
Les élus pointent du doigt les conditions de garde à vue, "légitimées au seul motif que l’intéressé aurait porté un coup de poing aux gendarmes".
Or, de telles accusations, relayées précipitamment dans les médias par les autorités, n’ont à ce jour jamais été prouvées malgré la multiplicité des vidéos et photos des évènements circulant sur internet.
Sans respect de la dignité humaine, le jeune homme a été transféré au CHU de Martinique dans la soirée du 16 juillet 2020 puis reconduit dans la nuit en garde à vue.
Une "violence inacceptable"
Les signataires de cette lettre dénoncent également la violence avec laquelle Kéziah Nuissier a été interpellé puis traité sans ménagement.
Un certificat médical en bonne et due forme a-t-il été délivré ? Les photos dévoilées en conférence de presse montrant sans équivoque un écrasement de la tête de Monsieur Nuissier, des coups portés sur ses parties intimes, son œil ensanglanté.
Tous ces éléments ont-ils été pris en compte dans l’enquête menée par les autorités judiciaires ?
Pourquoi les gardes mobiles sont-ils intervenus ?
Les élus s'interrogent également sur l'intervention des gardes mobiles lors de la manifestation du 16 juillet 2020 et de la teneur de leurs propos.
Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux exprimant clairement l’intention des gardes mobiles "d’enculer les manifestants" et précisant qu’ils seraient "venus pour ça" (sic) !
Dans quelles conditions et pourquoi ces gardes mobiles ont-ils eu à remplacer la police nationale qui jusque-là maîtrisait parfaitement la situation ?
En conclusion, les 9 élus demandent "dans un souci d’apaisement et d’objectivité, la diligente vigilance du ministre de la justice quant à la totale impartialité du parquet dans cette affaire, notamment par la nomination d’un juge d’instruction".
Deux gendarmes mis en cause
Saisies par le procureur de la République Renaud Gaudeul, l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) et l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) avaient conclu que " l’interpellation du militant est légitime".
Mais deux gendarmes ont été mis en cause. L'un pour avoir marché sur la jambe du jeune homme au moment de son interpellation et l’autre, pour lui avoir asséné un coup de pied.