Après la Guadeloupe, Éric Dupond-Moretti est en Martinique pour 48H. La 1ère journée a débuté jeudi 18 mai 2023, par un entretien avec Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM. La sécurité était au cœur de l’échange.
Il y a des questions bien sûr de drogue, d'armes et il est important qu'il y ait une présence judiciaire implantée à Sainte-Lucie. J'apporterai un certain nombre d'autres réponses et en matière immobilière, en matière pénitentiaire, en matière également de personnels supplémentaires. Nous évoquions ensemble et dans la co-construction ce qu'il convient de faire, pour améliorer la justice martiniquaise.
Éric Dupond-Moretti - ministre de la justice(au micro de Bianca Caréto)
Outre la sécurité, les problèmes d'indivisions ont également été abordés par les deux hommes. Serge Letchimy considère que la loi qu’il a portée en 2018, "n'est pas appliquée correctement par les notaires".
Nous allons tenter avec le gouvernement, d'améliorer un peu le texte sur le plan pratique, mais il faut absolument que cette loi soit appliquée, parce qu'on ne peut pas vivre dans une espèce de prison de l'immobilier en indivision en Guadeloupe et en Martinique (…). Et je suis content que cela a été entendu (…), et puis on a pris d'autres rendez-vous pour continuer à travailler pour le bien être des martiniquais.
Serge Letchimy - PCE (Président du Conseil Exécutif de la CTM)(ITW de Bianca Caréto)
Au sortir de l’hôtel de la Collectivité majeure à Cluny, le ministre de la justice s’est rendu au centre pénitentiaire de Ducos, en compagnie d’une délégation composée notamment du préfet du territoire, Jean-Christophe Bouvier et d’élus locaux. Avant de visiter la prison, le garde des Sceaux a posé la première pierre d’une Structure d’Accompagnement vers la Sortie.
La livraison de cette SAS de 120 places, est prévue au premier trimestre 2025, afin de préparer la réinsertion des détenus dans la société.
"Lutter contre la récidive"
C’est un signe fort pour nous. Mais nous ne souhaitons que cette structure se transforme finalement en tout carcéral. Il faut vraiment qu'elle soit un tampon entre la détention et la sortie, de sorte effectivement, qu'on puisse préparer cette sortie. Parce que le but dans cette histoire, c'est de lutter contre la récidive. Stéphane Lordelot, secrétaire général du syndicat UFAP / UNSA justice (au micro de Corinne Jean-Joseph et de Marc-François Calmo)
Stéphane Lordelot - secrétaire général du syndicat UFAP / UNSA justice(au micro de Corinne Jean-Joseph et de Marc-François Calmo)
D’après les derniers chiffres officiels, la prison de Martinique en surpopulation depuis des années, compte à ce jour, 1204 détenus écroués, 970 hébergés et 234 bracelets électroniques en circulation.
"La prison doit prendre son tournant"
Le ministre a annoncé la création d'une antenne du travail d'intérêt général, il a annoncé la création d'un atelier de travail pénitentiaire ("un détenu, un travail"), la formation professionnelle conjointement avec le président de l'Exécutif de la CTM, Serge Letchimy, qui est maître d'œuvre (…). Je crois que la prison doit prendre son tournant.
Patrick Louvounou - secrétaire départemental FO justice(interview de Corinne Jean-Joseph et de Marc-François Calmo)
En fin d’après-midi, le programme officiel s’est clôturé par l’inauguration d'une antenne de l'Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (l'AGRASC). Cet établissement basée à Fort-de-France, a vocation à améliorer le traitement des confiscations issues de trafics, dont le produit est attribué à des missions d’intérêt général.
La visite du ministre de la justice s’achève ce vendredi 18 mai 2023 sur le territoire martiniquais. Éric Dupond-Moretti participe notamment à une réunion de travail en préfecture, sur le contrat de sécurité intégrée du chef-lieu.
Auparavant, il échangera avec les acteurs de la Cour d’Appel et du Tribunal Judiciaire de l'île. Le patron de la chancellerie devrait à cette occasion, confirmer l’affectation de personnels supplémentaires : 3 nouveaux magistrats au siège et 1 au parquet. Ce dernier sera plus spécifiquement chargé du grand banditisme.
Il faut renforcer les effectifs bien sûr, mais je le redis, après 30 ans d'abandon politique, budgétaire et humain, on ne peut pas avec une baguette magique, dire que tout est réparé. Ce que nous allons faire, c'est embaucher 1500 magistrats de plus, 1500 greffiers de plus, des contractuels, des personnels pénitentiaires et bien sûr, la Martinique profitera comme toutes les juridictions, de cette embauche historique.
Éric Dupond-Moretti, interrogé par Catherine Gonier(journal Télé de 19h sur Martinique 1ère télé - jeudi 18 mai 2023)