Au Venezuela, les tensions sont vives à l'approche de la présidentielle

Maria Corina Machado a organisé une conférence de presse pour réaffirmer sa volonté de participer aux élections malgré son éviction par la Cour Suprême.
La perspective d’une élection présidentielle avant la fin de l’année au Venezuela continue à échauffer les esprits. La tension est encore montée d’un cran après la confirmation de l’inéligibilité de la principale candidate de l’opposition. Puis, Washington a décidé de réactiver les sanctions contre le pétrole, le gaz et l’or vénézuélien.

À Caracas, un véritable dialogue de sourds s’est instauré entre le pouvoir en place et les représentants de l’opposition. Une réalité encore plus flagrante depuis que la Cour Suprême du pays a décidé, vendredi 26 janvier de confirmer la mesure d’inéligibilité prise à l’encontre de Maria Corina Machado.

La principale opposante écartée

La favorite de la droite est disqualifiée pour trahison, car elle a soutenu les sanctions étasuniennes contre le Venezuela. Elle dénonce une décision de justice "grotesque" et réaffirme, plus que jamais, sa légitimité à briguer le pouvoir.

J’ai reçu un mandat de près de 3 millions de Vénézuéliens qui ont exercé leur souveraineté populaire le 22 octobre. Je représente cette souveraineté populaire. Il ne peut pas y avoir d’élection sans moi, ni sans les millions de Vénézuéliens qui ont voté.

Maria Corina Machado

L’opposition estime que les juges de la Cour suprême sont beaucoup trop proches du régime pour rendre une décision en totale indépendance. Selon eux, cette confirmation constitue une violation de l’accord de Barbade, conclu en octobre 2023 entre les deux parties.

Nous demandons que cette décision soit annulée parce que la procédure a été violée. Elle exigeait un procès... et pas un procès sommaire ou un peloton d’exécution.

Gerardo Blyde, chef de la délégation de l’opposition dans le dialogue avec le Gouvernement vénézuélien

À Bridgetown, les représentants du pouvoir s’étaient engagés à permettre aux différents candidats de contester leur inéligibilité. Pour Nicolas Maduro, la procédure a été respectée à la lettre, il n’y a donc rien à redire.

La chambre politico-administrative a terminé sa procédure et a rendu ses décisions vendredi dernier. Je crois savoir que sur neuf affaires, sept ont été classées et deux ont vu leur déchéance ratifiée pour des crimes graves contre l'État et la constitution. Il s'agit d’une décision de justice définitive et ferme. C'est tout.

Nicolas Maduro, Président du Venezuela

Pour faire pression sur Caracas, l’opposition sait pouvoir compter sur le soutien inconditionnel de Washington. Les États-Unis ont annoncé la réactivation des sanctions contre le pétrole, le gaz et l’or vénézuélien, pour non-respect des engagements pris à Barbade. Cela suffira-t-il à requalifier la candidate écartée du prochain scrutin présidentiel ? Rien n’est moins sûr...

La date exacte de la présidentielle n’est pas encore fixée, mais elle devrait se tenir au second semestre 2024.