C'est la dernière consultation officielle du président de l'exécutif pour valider l'intention de mettre en place la future autorité unique de l'eau.
Autour de la table, mardi 4 mai, les autorités de l'Espace Sud et des membres de l'exécutif de la CTM, avec à leur tête Serge Letchimy. Il n'est plus question de convaincre sur l'utilité de cette autorité unique de l'eau, le consentement des membres de l'Espace Sud étant acquis depuis longtemps.
L'objectif de cette réunion est de faire le point sur les travaux en cours et de planifier leurs futurs financements avant la mise en place de la gestion unique de l'eau.
"Faire des 2 années à venir, la performance de l'investissement nécessaire"
Parmi les trois EPCI (Cacem, Cap Nord et Espace Sud), cette dernière se distingue comme un bon élève. Sur les 19 millions de financement disponibles, 12 millions ont été utilisés, soit près de 64 %de l'enveloppe consommée. Des sommes pour des travaux de production d'eau potable ainsi que pour l'assainissement.
Pour les années à venir, l'attente de financement pour l'Espace Sud s'élève à 40 millions d'euros, une enveloppe à affiner mais qui en dit long sur l'importance des travaux dans cette région.
Globalement, depuis le début des échanges entre l'exécutif de la CTM et les trois communautés d'agglomération de Martinique, les besoins de financement sont évalués à au moins 100 millions d'euros pour la production d'eau. En ajoutant l'assainissement, les demandes de financement pourraient être triplées.
Des fonds provenant de la CTM, de l'État, de l'Europe et d'autres entités sont disponibles. De nombreux travaux peuvent être financés à 100 %. Ce seront prioritairement des opérations ciblées, permettant d'améliorer les infrastructures de production d'eau potable et d’assainissement, qui seront choisies afin que la future autorité unique puisse fonctionner sur des bases plus saines.
Nous voulons également financer l'ingénierie pour accélérer le processus, embaucher des ingénieurs locaux et ne pas externaliser cette étape du processus.
Serge Letchimy , Président du Comité Exécutif de la CTM
Une autorité unique sur quelle base de fonctionnement ?
Les objectifs de la nouvelle entité sont clairs : "obtenir un prix de production optimisé et compétitif, établir un prix unique de l'eau à la vente et mettre en place un prix social de l'eau", précise Serge Letchimy.
Reste à définir la manière dont les structures de gestion de l'eau des trois EPCI vont fusionner. C'est un vaste chantier dont les modalités de fonctionnement n'ont pas encore été abordées.
Pour Samuel Tavernier, vice-président de l'Espace Sud, "il est nécessaire d'avoir un seul opérateur". En clair, il faut en finir avec la guerre entre Odissy et la SME...
Il faut étudier la question, si l'on se retrouve avec plusieurs opérateurs motivés pour réaliser des profits, les problèmes ne seront pas réglés.
Samuel Tavernier, vice-président de l'Espace Sud
Fusion des structures de gestion de l'eau
Pour Serge Letchimy, le problème de gouvernance et d'efficacité ne se posera plus une fois que l'autorité unique sera en place, car sa mission sera "d'œuvrer pour le bien commun." Il insiste sur le fait que cette autorité martiniquaise, quelle que soit sa forme, sera l'unique décideur en matière de gestion de l'eau.
Objectifs financiers et sociaux
Outre la rationalisation des structures, la nouvelle autorité unique devra également s'atteler à des objectifs financiers et sociaux. Elle devra garantir un prix de production de l'eau optimisé pour être compétitif, tout en assurant que le prix de vente reste abordable pour tous les Martiniquais. L'introduction d'un "prix social de l'eau" vise à soutenir les foyers les plus vulnérables, en leur assurant un accès équitable à cette ressource essentielle.
Enjeux immédiats pour les consommateurs
Pour les consommateurs, l'objectif principal est d'avoir de l'eau potable toute l'année au robinet. Serge Letchimy ne promet pas un prochain carême sans coupure, mais il annonce une augmentation de la production de l'usine de Vivé de 4 000 mètres cubes d'eau potable.
Des études sont en cours pour atteindre une production supplémentaire de 10 000 mètres cubes, ce qui devrait pallier en partie les carences en eau en période de sécheresse.