L’histoire a retenu le nom de Victor Schoelcher comme artisan majeur de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848. Injuste, car Cyrille Charles Auguste Bissette, homme de couleur libre né à Fort-Royal le 9 juillet 1795, aura eu un rôle tout aussi déterminant.
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Il a toujours nié en être l’auteur, mais Cyrille Bissette a été lourdement condamné pour avoir distribué avec ses amis, en décembre 1824, la brochure " De la situation des gens de couleur libres aux Antilles françaises ". Un réquisitoire considéré comme le premier document écrit par un natif des colonies contre le système économique et politique de l’époque.
Dénoncé, arrêté, écroué, Bissette et ses présumés complices, Jean-Baptiste Volny et Louis Fabien, sont condamnés par la Cour royale le 5 janvier 1824 au bannissement du territoire français et aux travaux forcés. Le procès en appel, une semaine plus tard, leur est également défavorable. Ils devront subir la marque au fer rouge, sont voués aux galères à perpétuité et déportés au fort de Brest. Les trois séditieux se pourvoient en cassation par leur avocat, André Isambert. Ils sont renvoyés devant la Cour royale de la Guadeloupe. Bissette est banni pour dix ans des colonies françaises, Volny et Fabien sont acquittés.
Interdit de séjour dans son île natale, Cyrille Bissette s'installe à Paris avec son ami Fabien. Dès 1825, il ne cesse de se prononcer en faveur de l’abolition de l’esclavage dans plusieurs journaux et notamment dans sa "Revue des colonies " qu’il lance en 1834. Il n’est pas le seul à dénoncer le système colonial certes, mais il est l’un de ses adversaires parmi les plus crédibles.
Epousant la même cause, Victor Schoelcher commence à être connu. Découvrant la réalité de l’esclavage à l’occasion de ses voyages au Guatemala et à Cuba en 1830, il publie une série d’articles dans la "Revue de Paris". Les deux hommes se fréquentent, s’apprécient, puis se brouillent. Au point que Schœlcher écartera Bissette de la commission qu’il préside pour préparer le décret d’abolition du 27 avril 1848.
Personnage méconnu, ce commerçant mulâtre aisé avait pris fait et cause contre les esclaves insurgés du Carbet en 1822 avant de devenir un combattant déterminé de l’abolition du travail servile. Son inimitié vers Schoelcher et son alliance avec le béké Louis Pécoul en 1849 auront contribué à le marginaliser dans les annales des abolitionnistes. Il reste qu’il a été un précurseur qui a chèrement payé son engagement.
Dénoncé, arrêté, écroué, Bissette et ses présumés complices, Jean-Baptiste Volny et Louis Fabien, sont condamnés par la Cour royale le 5 janvier 1824 au bannissement du territoire français et aux travaux forcés. Le procès en appel, une semaine plus tard, leur est également défavorable. Ils devront subir la marque au fer rouge, sont voués aux galères à perpétuité et déportés au fort de Brest. Les trois séditieux se pourvoient en cassation par leur avocat, André Isambert. Ils sont renvoyés devant la Cour royale de la Guadeloupe. Bissette est banni pour dix ans des colonies françaises, Volny et Fabien sont acquittés.
Bannissement à vie
Interdit de séjour dans son île natale, Cyrille Bissette s'installe à Paris avec son ami Fabien. Dès 1825, il ne cesse de se prononcer en faveur de l’abolition de l’esclavage dans plusieurs journaux et notamment dans sa "Revue des colonies " qu’il lance en 1834. Il n’est pas le seul à dénoncer le système colonial certes, mais il est l’un de ses adversaires parmi les plus crédibles.Epousant la même cause, Victor Schoelcher commence à être connu. Découvrant la réalité de l’esclavage à l’occasion de ses voyages au Guatemala et à Cuba en 1830, il publie une série d’articles dans la "Revue de Paris". Les deux hommes se fréquentent, s’apprécient, puis se brouillent. Au point que Schœlcher écartera Bissette de la commission qu’il préside pour préparer le décret d’abolition du 27 avril 1848.
Député, finalement
Qu’à cela ne tienne, Bissette est triomphalement élu député de la Martinique à l’occasion des premières élections législatives ouvertes à tous les citoyens, en août 1848. Son élection est annulée mais il obtient gain de cause l’année suivante en étant réélu et ce, jusqu’en décembre 1851, date du coup d’Etat constitutionnel de Louis-Napoléon Bonaparte, qui suspend la représentation des colonies à la Chambre des députés.Personnage méconnu, ce commerçant mulâtre aisé avait pris fait et cause contre les esclaves insurgés du Carbet en 1822 avant de devenir un combattant déterminé de l’abolition du travail servile. Son inimitié vers Schoelcher et son alliance avec le béké Louis Pécoul en 1849 auront contribué à le marginaliser dans les annales des abolitionnistes. Il reste qu’il a été un précurseur qui a chèrement payé son engagement.