L’avenir de l’Union européenne, enjeu essentiel d’une campagne peu dynamique

Le Parlement européen à Strasbourg.
Quel avenir pour l’Union européenne ? La question se pose durant cette campagne pour le renouvellement de son Parlement. Pour aborder ce débat, nous pouvons prendre l’exemple du glyphosate.
 
Glyphosate : Bayer condamné par un tribunal à payer 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) à un couple de Californie. L’homme et la femme ont développé un cancer du sang, à cause de l’utilisation du puissant désherbant "Roundup".
Où est le rapport avec l’Europe ? Il est évident.

Les instances européennes tergiversent pour interdire le glyphosate, en vente libre partout. Les dirigeants politiques du continent sont harcelés par le lobby agro-industriel. Monsanto, racheté par Bayer, a largement influencé certains parlementaires européens pour renouveler pour 15 ans de la vente du glyphosate.

Heureusement, ils ont été nombreux à déjouer ces tentatives de corruption. Monsanto a également influencé des scientifiques pour obtenir des conclusions favorables aux études menées sur la toxicité de son herbicide vedette.
 

Le vieux continent à la recherche de son avenir


Finalement, au lieu d’être interdit alors qu’il provoque des cancers, l’herbicide a été autorisé pour une nouvelle période de cinq ans. Cette controverse sur le glyphosate illustre bien le débat sur l’avenir de l’Europe. Et plus précisément, sur la vision que l’Europe porte sur elle et ses 500 millions d’habitants, dont nous sommes.

Ces élections montrent qu’elle n’a jamais été aussi divisée. Elle n’a jamais eu à débattre d’autant de projets de société divergents. Selon la coloration politique des listes en présence, en France et dans plusieurs pays, les citoyens ont le choix entre le productivisme et une économie au service des citoyens et des consommateurs. Ou alors, entre l’industrialisation massive et une économie à échelle humaine. Voire entre une agriculture à grande échelle ou le développement de l’agro-écologie.

Des options économiques traduites dans des discours idéologiques différents. Ils vont du repli sur soi prôné par les souverainistes à l’ouverture totale préférée par les libéraux, en passant par toutes les nuances entre ces deux options. Aucun citoyen ne pourra dire qu’il n’a pas le choix.