Ils ont la rage de vaincre ces hommes de la mer, oui, mais dans la fraternité des hommes et pour un but commun la flamboyance d'un projet : la reconnaissance de la yole ronde au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Pour la Martinique. Pour la reconnaissance de l'oeuvre accompli par les anciens, de leurs pères et leurs grands-pères dont la vie dépendait de la pêche. Pour la mémoire des disparus. Pour ceux qui aujourd'hui la font vivre à travers le temps. Avec le coeur et les tripes.
"Pas assez de fous dans le monde pour faire naviguer des bateaux comme ça"
Trois jours où les patrons des yoles, leurs coursiers et les skippers de la course au large sont entrés en communion.Le public ne s'y est pas trompé. Il s'est nourri de ces moments de vie intense.
Les photographes, ces chasseurs d'émotion, ont capté cet événement unique, hors du commun, ces hommes qui volent parfois au dessus de l'eau, en réponse à un seul chef, le patron de la yole. Ces visages, des gueules de loups de mer, aux traits burinés, façonnés par les éléments, l'eau et le feu du soleil en pleine mer. Détenteur du Trophée Jules Verne en 45 jours 13 heures et 42 minutes sur un trimaran géant, deux fois vainqueurs de la Transat Jacques Vabre, avec 42 traversées de l’Atlantique dont 15 en solo, Loick Peyron, l'un des skippers à la renommée internationale venu porter le projet de la candidature de la yole ronde au patrimoine immatériel de l'Humanité, s'en rappellera toute sa vie.
Pour les douze marins professionnels de métropole, les plus grands noms de la course au large française présents en Martinique pour apporter leur soutien aux yoleurs, ces régates ont constitué une vraie découverte et surtout une expérience unique.Cela a été trois jours d’apprentissage. Les yoles ne sont que là, en Martinique. Et ce n’est pas plus mal car il n’y a pas assez de fous dans le monde pour faire naviguer des bateaux comme ça. Ces bateaux sont une jolie folie, vraiment !"
Ils ont découvert la yole ronde, bateau ancestral devenu joyau du patrimoine culturel martiniquais.
Les skippers ont navigué pendant trois jours sur les yoles sous les yeux de milliers de Martiniquais venus les encourager.
Jean Le Cam Champion du monde IMOCA Ocean Masters 2014-2015 et 2006 et vainqueur avec Bernard Stamm de la Barcelona world race 2015 s'en souviendra longtemps.
C’est un bilan humide (rires). Non vraiment, je me suis régalé même si j’avoue que j’étais un peu inquiet au départ. Car c’était une découverte totale. Au final, tu mets le pied dedans, tu es sur la plage, le bateau démarre et puis en avant ! Les premiers moments, tu es complètement perdu !
A bord des yoles constamment en équilibre (ces bateaux en bois d’une dizaine de mètres n’ont pas de quille pour les stabiliser), les skippers ont pu découvrir les subtilités de cette navigation traditionnelle si spécifique.😎 En direct de la Martinique, voici mes premières impressions du magique Défi Yoles Martinique !
— Yvan Bourgnon (@YBourgnon) February 9, 2020
Opposé à @loickpeyron, @JeanLecam et bien d'autres skippers 💪, me voici sur une embarcation très technique et avec l'équipage du #TeamBourgnon...
🚣♂️De grands moments à venir ! pic.twitter.com/V3cNWCteQ0
L’occasion aussi de constater l’incroyable cohésion qui règne au sein des équipages constitués de 14 à 16 équipiers. Le public ne s'y est pas trompé. La prochaine étape appartient aux organisateurs. La reconnaissance de la pratique de la yole de Martinique à l'Unesco comporte plusieurs étapes. La suivante appartient aux martiniquais qui devront montrer toute leur adhésion au projet lors d'un prochain événement populaire dont Edouard Tinaugus, porteur du dossier auprès de l’UNESCO et son équipe ont le secret. d