Au lendemain du procès à la cour d'assise de Martinique d'un homme de 36 ans, pour le meurtre de ses deux enfants et de leur d'une mère, cette annonce prend tout son sens.
"Constats confirmés et partagés"
C'est le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances qui pilote ce dossier, à la suite des "constats confirmés et partagés" lors du Grenelle de lutte contre les violences conjugales par les acteurs associatifs et les autorités publiques en septembre 2019.
4 objectifs
D'après le gouvernement, cet appel à projets vise à :
- soutenir le déploiement, le renforcement ou la création de centres de suivi et de prise en charge globale des auteurs de violences sur les territoires, par une contribution financière dédiée ;
- structurer l’émergence d’une offre de prise en charge complète et homogène sur l’ensemble du territoire national autour de principes d’actions communs ;
- favoriser des partenariats locaux autour de ces dispositifs, à l’intersection du judiciaire, du sanitaire et du social ;
- renforcer les choix d’orientation possibles pour les services prescripteurs (SPIP - Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation et parquet).
Les projets éligibles ont vocation à apporter une offre accessible à l’échelle régionale le cas échéant, par le biais d’antennes ou de partenariats, afin de conserver une proximité avec les partenaires et les auteurs de violences conjugales.
Les porteurs doivent présenter les moyens humains, matériels et financiers ainsi que les modalités organisationnelles du centre envisagé.
George Arnauld, membre de l'association féministe "Culture-Égalité" a participé au Grenelle de 2019. L'ex présidente de l'Union des Femmes de Martinique (l'UFM), insiste sur la prévention et l'hébergement des victimes.
Il est plus important de donner tous les moyens nécessaires pour une véritable politique de prévention, en particulier dans les établissements scolaires, afin de poser les bases d'une société non sexiste.
Il faut aussi mettre en place des conseils de vigilance pour scruter les pubs, certaines chansons sexistes...
Autre priorité en Martinique, l'amélioration des structures d’accueil d'urgence pour les femmes victimes et une politique de logements sociaux, pour que ces dernières sortent des lieux de violences, car les hommes ne reconnaissent pratiquement jamais leurs actes.
C'est toujours la faute aux femmes.
"Développer la prévention"
Même crédo de la part de Rita bonheur, l'actuel présidente de l'UFM (l'Union des Femmes de Martinique) qui met en avant l'intérêt de la prévention.
Il faut encore développer la prévention des violences, l'accompagnement des femmes, pour quelles n'aient plus peur, la solidarité de tous et de toutes.
Mais surtout il faut bannir chez quiconque cette idée qu'on puisse avoir droit de vie et de mort sur l'autre et combattre de façon encore plus organisée et avec des moyens encore plus conséquents, tout ce qui dès l'enfance, dénigre, discrimine, minorer les femmes, favorise la domination masculine et la domination tout court.
Les femmes ont le droit de vivre dignement, sereinement et en paix.
Cet appel à projet qui figurait parmi les 46 mesures retenues par le gouvernement à l’issue de ce Grenelle (le 25 novembre 2019), "s’inscrit dans le déploiement d’une offre de service global à destination des auteurs de violences conjugales.
Il propose notamment la poursuite de dispositifs initiés lors de la période d’état d’urgence sanitaire en raison de la pandémie de Covid-19, à savoir, une plateforme de recherche de solutions d’hébergement et le numéro d’écoute «Ne frappez pas »."
La qualité de la présentation des modalités de prise en charge, des conditions d’admission des auteurs, des locaux, du règlement intérieur, ou encore des règles de confidentialité sera appréciée.
A cet égard, il est essentiel de faire primer le principe de protection des victimes et de séparation des accompagnements des victimes et des auteurs qui ne peuvent être accompagnés sur les mêmes lieux.
La date limite de réception des candidatures est fixée au 21 septembre 2020. La publication des résultats est prévue d'ici à la fin de l'année. La liste des projets sélectionnés aura une durée de validité de trois ans.
En outre, une évaluation annuelle de l’activité de la structure sera réalisée par le bureau régional des droits des femmes et de l’égalité, ainsi que celui du ministère de la justice.
Pour la Martinique, les candidatures doivent adressées en ligne à :
muriele.cidalise-montaise@martinique.pref.gouv.fr
(avec copie à dgcs-sdfe-B2@social.gouv.fr)
Dossier de candidature, ICI ►: http://www.martinique.gouv.fr/