Cette nouvelle orientation est née d’un constat : le rendez-vous annuel nocturne connaît une certaine lassitude depuis 2 ou 3 ans. Pour relancer cette tradition, une équipe autour de José Lamartinière et Géorgy Bourdy entend redynamiser l’offre carnavalesque en proposant "le Bal traditionnel des Touloulous".
Le Touloulou personnage emblématique, féerique, mythique et mystique
Les avis sont toujours partagés quant à l'origine des "Touloulous", certains déclarent que cette tradition existait à Saint-Pierre avant l’éruption de 1902, d’autres affirment que ce personnage mythique haut en couleur est né en Guyane, à la fin de la période esclavagiste.
Toutefois, il est curieux de constater que l’adhésion en Martinique reste timide. Aline Belfort, autrice du livre "Le bal paré masqué, un aspect du carnaval de la Guyane française" paru aux éditions Ibis Rouge et titulaire d'un diplôme universitaire en langues et cultures régionales a travaillé sur la question et apporte des précisions.
Sur la notion de bal, on utilise en Guyane le mot "masqué" avant 1848 et lors de l'abolition de l'esclavage. En Martinique, il existait un bal Nègre, où les esclaves se déguisaient avec de grandes robes. Le bal paré masqué est introduit en Martinique en 1973.
En effet, le personnage prend naissance dans la boîte de nuit du Tam-Tam, dans les hauteurs du quartier Redoute à Fort-de-France, grâce à la pertinence de Berly et Ghislaine Glaudon. Puis depuis plus de 10 ans grâce à l’effort conjugué de José Lamartinière et Georgy Bourdy et d’autres acteurs du territoire.
La référence est là
La référence en claire demeure le "Touloulou" guyanais qui ne manque pas d'élégance, avec sa grande robe, son masque intégral au visage d'ange qui rappelle le carnaval vénitien, ses perruques et ses gants.
Cette figure emblématique a fait son apparition au XIXe siècle. Issue de la rue, il s’agit d’une femme parée d'un loup à la recherche d'un cavalier. Ce personnage, au fil des décennies, est devenu en Guyane incontournable.
En Martinique, les "Touloulous" évoluent aussi dans un univers coloré et rythmique, la preuve a été faite lors du passage de sa Majesté Guyanaise Quequette et de l'orchestre les Blues Star Féroces.
Cérémonial avec 2 orchestres : Sapotille Créole et Wazabi
Pour cette grande fête et l’unique sortie le lundi gras (3 mars), les deux orchestres sont côte à côte, chacune sur une scène pour livrer bataille, "Sapotille" du maestro Gustave Francisque et "Wazabi" de Géorgy Bourdy, le plus guyanais des orchestres martiniquais.
Chaque orchestre à ses atouts pour permettre aux "Touloulous" et aux défenseurs de la musique traditionnelle de vivre des moments exceptionnels dans une frénésie de rythmes et une débauche de couleurs.