Catherine Conconne interpelle le 1er ministre sur "la place de nos ressortissants dans la haute fonction publique"

La sénatrice martiniquaise Catherine Conconne.
La sénatrice martiniquaise s'interroge sur l'accès des ultramarins à des postes dans la haute administration publique. Elle demande à l’État "de mener un travail de transparence (...), afin de briser certaines idées reçues, ou de mettre en lumière des pistes d’amélioration".
Mardi 17 juin 2020, la sénatrice martiniquaise Catherine Conconne a rendu public sur sa page Facebook, un courrier adressé au 1er ministre, Edouard Philippe, à propos de l’embauche des martiniquais dans les grandes administrations.

D'entrée de jeu, l'élue évacue "tout esprit polémique" dit-elle, avant d’amorcer son courrier avec le décès de Georges Floyd, "une lumière crue sur le racisme qui continue d’habiter nos sociétés" ajoute-t-elle.

Chaque injustice vient réveiller cette plaie toujours béante et nourrir un sentiment de révolte chez une grande partie de notre population. 


Puis la sénatrice est revenue sur la série de manifestations qui a alimenté "de façon violente" selon elle, "les questionnements sur notre histoire et son héritage encore présent". 
Et c’est là qu’elle s’interroge sur l’embauche des martiniquais dans la haute fonction publique.

Plusieurs signalements récents viennent raviver l’impression, assez prégnante chez nous, que certains postes de la haute administration seraient inaccessibles aux personnes originaires de Martinique.
Cela entretient un sentiment de distance, voire de méfiance et d’incompréhension, entre les citoyens et l’État. 

Candidats en salle d'examen
Les règles pour accéder à de telles fonctions sont connues, (succès aux concours après des études très poussées, ou encore l’obligation de mobilité en cas de réussite), mais dans sa correspondance, Catherine Conconne souligne que "le contexte dans lequel nous nous trouvons, appelle des réponses claires"

L’État doit pouvoir mener un travail de transparence sur le processus d’attribution de ces postes, afin de briser certaines idées reçues ou de mettre en lumière des pistes d’amélioration.


La sénatrice suggère donc au patron du gouvernement d’indiquer le nombre et la proportion de personnes originaires des Outremer qui passent et réussissent ces grands concours, mais aussi qui occupent effectivement un poste dans cette haute fonction publique, au niveau national ou dans les îles.
La sénatrice Catherine Conconne aux côtés du président de la chambre haute du Parlement (Gérard Larcher)
La parlementaire souhaite également obtenir des précisions sur "les freins éventuels qui peuvent exister à l’affectation de fonctionnaires ultra-marins dans leur territoire d’origine".

Cela doit permettre de faire ressortir les obstacles éventuels dans l’accès de nos concitoyens à ces parcours.


La mutation en territoire d’origine

 
Enfin, l’ex membre du Parti Progressiste Martiniquais appelle de ses vœux un rapport d’évaluation réalisé annuellement, pour faire connaître le nombre de personnes bénéficiant d’une mutation, au titre des CIMM (Centres d’Intérêts Matériels et Moraux).

À la fin de sa missive, la sénatrice Catherine Conconne ajoute que "c’est sans animosité" qu’elle aborde cette question jugée "sensible".

La transparence et le dialogue me semblent être les meilleurs outils de l’apaisement.