Plus de la moitié des conseillers territoriaux manquaient à l’appel de la nouvelle séance du Congrès des élus ce mercredi (29 novembre 2023). Les élus de La Martinique Ensemble et du Gran Sanblé Pou Matinik ont décidé de pratiquer la politique de la chaise vide, fustigeant notamment les conditions d’organisation de la plénière et son programme.
La séance du jour porte notamment sur l'écriture d’un texte spécifique à la Martinique, dans le cadre de l’article 73 de la constitution, qui permettrait à notre territoire d’adapter certaines lois.
Malgré l’absence très remarquée de certains élus de l’opposition, les échanges se sont quand même tenus.
Il n’y aura jamais de changement de statut, en ce qui me concerne, sans consultation de la population. (...) Nous n'avons pas à fustiger qui que ce soit de venir ou de ne pas venir, c’est leur droit et on fera sans eux. C’est un leurre de dire qu’on aura droit à une unité totale. Le droit à l’expression, la liberté d’esprit de chacun fait que ce n’est pas possible. Donc on aura toujours des gens, et il faut respecter les gens qui disent qu’ils ne viennent pas. On ne va pas chercher à les persuader. (...) Pour moi, c’est plus une stratégie de blocage pour discréditer les démarches parce qu’il y en a qui ont leurs regards fixés sur 2027/2028.
Serge Letchimy, président du Conseil Exécutif de la CTMinterrogé par Alain Livori
Le président de l’Assemblée de Martinique parle, pour sa part, de "tactique politicienne".
Aujourd’hui nous arrivons au stade du choix. Je crois que beaucoup de gens n’ont pas envie de choisir ou n’ont pas envie de montrer leur choix à la population, pour des raisons qui sont politiciennes.(...) Je ne connais pas les tactiques ou les stratégies de chaque groupe mais je suis étonné que les élus martiniquais qui aujourd’hui doivent faire un choix devant leur population, jouent la politique de la chaise vide.
Lucien Saliber, Président de l’Assemblée de MartiniqueInterrogé par Alain Livori
Manque de contradiction
Catherine Conconne explique les raisons de son absence dans un courrier adressé au président de l'Assemblée. La sénatrice réclame entre autres "l'organisation d'une rencontre de concertation afin d'analyser la situation actuelle de la Martinique et ses enjeux".
Les membres du Gran Sanblé Pou Matinik expliquent, quant à eux, que “le projet de résolution sur l’évolution institutionnelle n’a pas été préparé de façon collective par les élus de la commission ad hoc”.
Si nous partagions de nombreux aspects formulés dans diverses résolutions présentées à l'Assemblée, nous émettions les plus grandes réserves sur la stratégie qui consistait à s'en remettre à une majorité limitée au cadre de l'Assemblée Territoriale, et aux négociations programmées dans le cadre du CIOM (Comité Interministériel des Outre- Mer). Car, une telle démarche conduisait à vider de sa substance le Congrès des élus.
Déclaration de non participation du GSPM au Congrés des élus du 29 novembre 2023
Le dernier Congrès des élus doit clôturer le processus initié en juillet 2022, pour le choix d’une évolution institutionnelle de la Martinique. Les élus espèrent bénéficier de la réforme constitutionnelle qui doit modifier le statut de la Nouvelle-Calédonie en 2024.