Une plainte déposée contre l'athlète martiniquais Wilfried Happio, accusé de violences conjugales

Le Martiniquais Wilfried Happio lors des épreuves du 400 m haies aux Jeux Olympiques de Paris, le 5 août 2024.
Le hurdleur martiniquais avait été mis en cause par une ex-compagne dans un long article documenté publié par "Le Monde" en juillet. La femme a décidé de porter plainte contre lui.

Le Martiniquais Wilfried Happio, demi-finaliste du 400 m haies aux Jeux de Paris 2024 et accusé de violences par une ex-compagne, est visé par une plainte "pour des faits commis au cours d'une relation conjugale", a indiqué mercredi à l'AFP le parquet de Nanterre, confirmant une information du journal Le Monde.

Dans un long article du quotidien Le Monde publié en juillet, juste avant le début des Jeux olympiques, Maria (prénom d'emprunt) racontait les violences conjugales qu'elle disait avoir subies de la part de Wilfried Happio entre 2018 et 2019, quand elle était en couple avec l'athlète. La jeune femme désormais âgée de 26 ans, qui n'avait pas encore porté plainte, assurait l'envisager "sous peu".

Elle l'a fait la semaine dernière, a écrit le journal mercredi, "dans un commissariat des Hauts-de-Seine pour dénoncer des faits de violences conjugales et sexuelles".

"Un énorme coup de poing dans la tête"

Le parquet de Nanterre a confirmé auprès de l'AFP mercredi "l'existence d'un dépôt de plainte du 13 décembre 2024 auprès du commissariat de Nanterre saisi de l'enquête, à l'encontre de ce sportif pour des faits commis au cours d'une relation conjugale". Le parquet ne donne pas plus de détails, "pour ne pas gêner les investigations en cours et tant que la personne mise en cause n'aura pas été entendue sur ceux-ci".

Dans son témoignage publié en juillet, Maria faisait le récit, photos à l'appui et à travers une multitude d'épisodes, des violences dont elle affirmait avoir été victime, en montrant des images de sa "cuisse recouverte d'un hématome", celles d'un jogging ensanglanté ou encore d'une mâchoire gonflée après "un énorme coup de poing dans la tête". Elle racontait des vacances en 2018 au cours desquelles son compagnon d'alors avait "littéralement craqué" et l'avait rouée de coups jusqu'à ce qu'elle feigne le malaise, "par instinct de survie".

Après la publication du témoignage, Wilfried Happio avait fait l'objet d'une procédure disciplinaire lancée en interne par la Fédération française d'athlétisme (FFA), qui avait également saisi la justice. S'appuyant sur la présomption d'innocence, la FFA avait néanmoins maintenu la sélection du Martiniquais pour les Jeux olympiques de Paris.

L'avocat d'Happio, athlète déjà visé par le passé par des plaintes classées sans suite pour violences, a affirmé au Monde que son client avait été relaxé dans le cadre de la procédure disciplinaire interne, au cours de laquelle Maria n'a pas été auditionnée, selon le journal.