La Fédération française d'athlétisme (FFA) a saisi la justice après des accusations de violences conjugales visant le Martiniquais Wilfried Happio, rapportées dans un témoignage par le journal Le Monde, a-t-elle annoncé dans un communiqué transmis à l'AFP jeudi. "La FFA a pris connaissance de l'article de presse concernant les accusations portées à l'encontre de Wilfried Happio. [...] Un signalement a été transmis au Procureur de la République au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale", écrit la FFA.
"Dans l'attente de la décision de justice, la FFA rappelle que Wilfried Happio est présumé innocent et qu'en conséquence, sa qualité de sélectionné pour les Jeux olympiques de Paris n'est pas remise en cause", précise-t-elle à une semaine de l'ouverture des JO-2024.
La Fédération Française d'athlétisme ajoute avoir lancé une procédure disciplinaire interne visant le spécialiste du 400 m haies âgé de 25 ans, vice-champion d'Europe 2022 et au pied du podium mondial la même année. "Afin de faire toute la lumière sur cette affaire, son président, M. André Giraud, a saisi ce jour l'organe disciplinaire de première instance. Il appartiendra à cet organe indépendant de tirer toutes les conclusions nécessaires en fonction des éléments qui seront soumis à son examen", explique-t-elle.
Happio "conteste les faits qui lui sont reprochés"
Dans un long article publié mercredi soir par le quotidien Le Monde, Maria (prénom d'emprunt) raconte les violences conjugales qu'elle dit avoir subies de la part de Wilfried Happio entre 2018 et 2019, quand elle était en couple avec l'athlète. Elle n'a jamais porté plainte, mais assure l'envisager "sous peu".
Âgée de 26 ans aujourd'hui, elle fait le récit, photos à l'appui et à travers une multitude d'épisodes, des violences dont elle affirme avoir été victime, en montrant des images de sa "cuisse recouverte d'un hématome", celles d'un jogging ensanglanté ou encore d'une mâchoire gonflée après "un énorme coup de poing dans la tête".
Face à ce témoignage, Wilfried Happio, par le biais de son avocat Anthony Mottais contacté par Le Monde, "conteste les faits qui lui sont reprochés" et regrette "que ces affaires refassent surface juste avant les Jeux, alors qu'à l'inverse, il a besoin de sérénité pour bien les préparer". Le sextuple champion de France du 400 m haies, encore titré fin juin à Angers, a déjà été accusé par deux fois de violences par des femmes. Dans les deux cas, les affaires ont été classées sans suite par la justice, pour "infraction insuffisamment caractérisée".