Manuel Valls a passé son réveillon à Mayotte. Le ministre des Outre-mer prolonge sa visite dans le département ce mercredi 1er janvier pour mener des consultations sur la réponse de l'État à la crise provoquée par le passage du cyclone Chido. Le numéro trois du gouvernement a rencontré ce matin les pêcheurs à la halle de Mtsapéré, puis a mené un entretien avec le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila. Manuel Valls est actuellement au conseil départemental, avec son président, Ben Issa Ousseni, la députée Estelle Youssouffa et le préfet François-Xavier Bieuville. Il rencontrera ensuite les élus de Petite-Terre avant de repartir à la mi-journée.
Des échanges tendus à Acoua
La veille, le ministre a consacré une partie de sa journée au nord, le secteur le plus touché par le cyclone et le plus dépourvu de services essentiels comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications. A Acoua, les échanges ont été tendus avec des citoyens. "On espère qu'il y aura des actions réelles et concrètes, Mayotte a toujours été en difficulté. Et pour l'instant il n'y a encore rien eu", assène une habitante. "C'est invivable, on n'a pas d'eau, pas d'électricité et ne parlons pas de comment se nourrir donc : qu'est-ce que vous avez prévu ?", résume une autre riveraine.
"Ce qu'on demande, c'est d'avoir un petit frigo pour mettre les traitements de nos malades, on a des gens amputés, diabétiques, cardiaques", ajoute une habitante au micro de Mayotte la 1ère. "Tous ces traitements, on va les mettre à Mtsamboro ?". Les deux villages sont séparés par six kilomètres, une heure et demie de marche. Le ministre d'État des Outre-mer a essayé de répondre aux doléances avant de plancher durant une heure sur ces questions avec les élus du Nord. "L'urgence est que l'eau arrive chez les gens, mais aussi l'électricité pour les personnes malades. On a parlé de réouvrir l'hôpital de Mtsamboro", raconte Marib Hanaffi, le maire d'Acoua.
Des échanges avec les agriculteurs
"Quand il y a un ministre ou un élu, c'est normal qu'il y ait de la colère, de l'attente, de la peur, de l'angoisse. Heureusement et on ne peut pas faire autrement", explique Manuel Valls, qui dit "comprendre et entendre" cette colère. Le ministre d'État des Outre-mer s'est ensuite rendu dans une exploitation agricole à Combani ravagée par le cyclone. "Il faudra au minimum cinq ans pour la remettre en état", explique Dani Salim, son propriétaire.
"Tout le réseau hydraulique a été arraché par le déracinement des plantes", a raconté l'agriculteur au ministre, qui a rappelé la mise en place "d'une aide de 1.000 euros pour les agriculteurs" avant d'ajouter "sans doute faudra-t-il aller au-delà, ce sont des sujets lourds sur le plan financier." Une table ronde a été organisée avec les professionnels du secteur, sans vraiment les convaincre. "Les aides de 2022, on les a reçues après Chido", affirme Leilah Ahamada, la présidente du groupement Agrobio 976. "Il m'a dit que ma question était pertinente, mais il m'a répondu de manière large en disant qu'il fallait rebâtir le plus vite possible." Manuel Valls, le ministre d'État des Outre-mer, a déjà annoncé son intention de revenir à Mayotte d'ici quelques semaines pour dresser un premier bilan de la situation.