De plus en plus de femmes ont recours à l'avortement en Martinique

De nombreux motifs motivent certaines femmes à suspendre leur grossesse.
Le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) a explosé ces dernières années. Près de 2 200 avortements sont recensés chaque année en Martinique. Le niveau le plus haut depuis 5 ans.

C'est au Centre d'orthogénie de la Maison de la Femme, de la Mère et de l'Enfant (MFME) que viennent les femmes qui ont fait le choix d'un suivi à l'avortement. Selon les derniers chiffres, elles sont 2189 à l'avoir pratiqué en Martinique. 1000 femmes de plus ont eu recours à l'IVG (interruption volontaire de grossesse).

La MFME (Maison de la Femme de la Mère et de l'Enfant) du CHUM.

À son bureau de l'avenue des Caraïbes à Fort-de-France, Marie-France Lenogue conseillère conjugale du CPIOF (centre de planification, information et orientation familiales), reçoit ces femmes. Cette institution pilotée par la Collectivité Territoriale de Martinique dirige toutes celles qui par choix ou accident de vie décident d'interrompre une grossesse.

Souvent, c'est déjà sûr dans leurs têtes qu'elles ne peuvent pas garder cette grossesse. Elles viennent demander de l'aide pour les démarches à faire.

Contrairement aux idées reçues, le plus grand nombre d'IVG concernent en Martinique les 18-34 ans. L'inflation, l'échec de la contraception, les problèmes socio-économiques, autant de motifs qui selon Evelyne Cléoron, sage-femme à l'AMIOF, dont la mission est d'orienter ce public, motivent ces femmes à suspendre leur grossesse.

Je dirais qu'il n'y a pas de profil particulier. Je vois de tout, des fonctionnaires, des étudiantes, des lycéennes, des collégiennes, des personnes qui ne travaillent pas, des étrangères.

L'IVG par aspiration ou la méthode médicamenteuse, la plus fréquente en Martinique.

Aucune mesure n'existe quant à l'impact psychologique d'une IVG, la question de l'accompagnement est au cœur des préoccupations des professionnels.

Certaines sont influencées par le côté spirituel et la religion, qui est très présente en Martinique. Elles culpabilisent...

Marie-France Lenogue

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Les étudiants et lycéens viennent en couple. Les femmes un peu plus âgées, de 25 à 30 ans environ, se débrouillent seules en général.

Évelyne Cléoron

L'accès à l'IVG est fragile que l'on soit dans l'Hexagone ou en Outre-mer. Aux Antilles-Guyane, la Martinique reste la mieux lotie, même si les chiffres dépassent largement la moyenne nationale.