L’une des premières pharmaciennes de Martinique devenue centenaire, vient de s’éteindre. Arsène Lucrèce était "la mémoire de la famille, une célibataire avec beaucoup d’autorité, mais d’une très grande affection" témoigne son neveu, le sociologue et écrivain André Lucrèce.
Le décès de la pharmacienne Arsène Lucrèce est survenu lundi 29 mars 2021 dans la matinée. "Figure très connue et appréciée" dit son entourage, elle venait de fêter ses 104 ans. Elle était la benjamine du premier historien de la Martinique, Jules Lucrèce, (auteur de "l’Histoire de la Martinique", parue en 1933).
"Après une brillante scolarité" au Couvent de Fort-de-France, puis des études universitaires, Arsène Lucrèce a obtenu son diplôme de pharmacienne et s’est ensuite installée comme jeune pharmacienne au 6 rue Robespierre, à proximité du boulevard Général De-Gaulle, une officine qu’elle tiendra durant près de 55 ans.
"Mademoiselle Lucrèce"
Toujours alerte, rarement malade affirment ses proches, celle que ses employées et les patients appelaient avec respect "Mademoiselle Lucrèce", conseillait et rassurait les très nombreux patients qui fréquentaient sa pharmacie.
Elle était la mémoire de la famille, une célibataire avec beaucoup d’autorité, mais d’une très grande affection.
Mes cousins et moi nous la taquinions et elle nous disait, "je n’ai fait qu’une chose : j’ai embrassé quelqu’un sur la bouche".
"Perpétuellement svelte et élégante, passionnée de mathématiques et d’astrologie, cette fervente catholique était toujours ravie de relater, non sans humour, à ses nombreux neveux et nièces, le roman familial avec une précision remarquable pour son âge" ajoute encore la famille.
Les obsèques d’Arsène Lucrèce, doyenne des pharmaciens de l'île, auront lieu mercredi 31 mars 2021 à 10 heures, à la cathédrale de Fort-de-France.