Échauffourées à Fort-de-France : les stigmates des affrontements encore présents dans la ville

Le centre-ville de Fort-de-France au lendemain des échauffourées.
Ce lundi (11 mars), la ville de Fort-de-France porte encore les stigmates des échauffourées survenues dans l’après-midi de dimanche aux abords du Palais de Justice sur le boulevard du Général de Gaulle. Ces exactions ont eu lieu en réaction à l’interpellation de l’activiste Hervé Pinto.

En se réveillant ce lundi matin (11 mars), les habitants de Fort-de-France pouvaient encore sentir les odeurs de fumées des départs de feu survenus la veille au boulevard du Général de Gaulle.

Si le climat de tension s’est apaisé, les stigmates des violents affrontements entre forces de l’ordre et les soutiens d’Hervé Pinto qui se sont produits la veille étaient encore présents ce matin.

Sur l’artère principale du centre-ville, le bus incendié de Martinique Transport était le centre de toutes les attentions. De nombreux passants s’arrêtaient pour prendre des photos du véhicule détruit par les flammes dont il ne reste qu’une carcasse.

Le réseau n’avait rien à voir avec le problème évoqué.

Valery Larive, Martinique Transport

interrogé par Franck Edmond-Mariette et Jean-Marc Kennenga

Le bus incendié a été remorqué lundi matin.

Les services techniques et la Police Municipale de la ville étaient sur place pour procéder à l’enlèvement du véhicule.

Les stigmates de l'incendie sont encore visibles.

D’autres marques de ces violences sont encore visibles. À quelques mètres du bus, le distributeur automatique de billets d'une banque est complètement calciné.

Le déroulement du service a été complètement stoppé ce matin à l’ouverture normale de la caisse. C’est pour ça qu’on a organisé des replis sur d’autres caisses. On ne peut pas accueillir les clients dans les jours qui viennent. On espère pouvoir rouvrir en cette fin de semaine. Ça devrait être faisable puisqu’on est bien accompagné par les entreprises locales pour réhabiliter le bâtiment sachant que le matériel qui est à l’extérieur est complètement brûlé. Il sera inopérant pendant un très long moment.

Alexandre Servillat, directeur général délégué de l'établissement bancaire

interrogé par Franck Edmond-Mariette et Jean-Marc Kennenga

La façade d'une banque a été incendiée.

Des actes condamnés par le préfet

Les échauffourées qui se sont produites dimanche après-midi ont eu lieu en réaction à l’interpellation de l’activiste Hervé Pinto. Dans un communiqué, le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, "condamne avec la plus grande fermeté ces actes intolérables".

Ce dimanche 10 mars 2024, plusieurs personnes se sont rassemblées devant le tribunal judiciaire de Fort de France en marge d’une procédure judiciaire en cours et ont commis des dégradations et actes de violence. Des départs de feux de poubelles ont été constatés et l’incendie d’un bus est à déplorer.

Communiqué de la préfecture de Martinique

Soutiens à Hervé Pinto

Hervé Pinto a reçu le soutien du député Marcellin Nadeau.

Au-delà des questions de fond relatives à l’affaire Pinto, nous partageons avec de nombreuses Martiniquaises et de nombreux Martiniquais le sentiment d’un certain acharnement et de véritables persécutions dont serait l’objet Hervé Pinto, notamment à travers les images de deux arrestations, par les forces de gendarmerie, particulièrement musclées et inutilement spectaculaires.

Communiqué du député Marcellin Nadeau en date du 11 mars 2024

Le parlementaire réclame la libération "immédiate" de l’activiste et "l’arrêt des interventions des forces de l’ordre à l’encontre d’Hervé Pinto, qui s’apparentent à une forme de persécution et à de l’acharnement".