Parmi les nombreuses réactions locales à la disparition de Maryse Condé, ce témoignage de Térèz Léotin. L’écrivaine martiniquaise avait noué des relations amicales avec sa consœur guadeloupéenne. Térèz Léotin qui écrit des romans en créole et en français, se souvient de sa rencontre avec Maryse Condé. C’était durant le dernier voyage de celle-ci en Martinique, lors d’une séance de dédicaces à la Librairie Alexandre à Fort-de-France.
Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l’écrivain Raphaël Confiant écrit : "Maryse Condé a eu plusieurs vies, en Guadeloupe, en France, en Afrique et aux États-Unis, mais elle n'a jamais perdu son fil pour autant". Elle n'est pas devenue une écrivaine aux semelles de vent, une écrivaine nomade car dans chacun de ses livres, même quand la toile de fond n'était pas son île natale, il y avait les traces ou les tracées au sens glissantien du terme de cette dernière" conclut-il.
Raphaël Confiant souhaite, "qu’au-delà du vacarme des hommages", il est à souhaiter qu'elle soit réellement lue pour ce qu'elle est à savoir une maîtresse en écriture et non comme une banale icône".
Avec pas moins de 70 ouvrages à son actif, l’essentiel étant des romans, Maryse Condé a été prolifique. Et ce, en dépit du fait qu’elle a commencé à écrire sur le tard, à 42 ans. Son premier livre, Heremakonon, étant publié en 1976.
Nadia Chonville inspirée par Maryse Condé
Écrivaine de la jeune génération, la romancière Nadia Chonville tient Maryse Condé en très haute estime. Elle reconnaît qu’elle a été l’une de ses inspiratrices.
"Le Ségou de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l'époque où je faisais ma négritude".
Pour sa part, Patrick Chamoiseau livre un sentiment personnel :
Chamoiseau se réfère aux deux tomes du roman Ségou. Une œuvre publié aux Éditions Robert Laffont en 1984 et en 1985, la saga de la famille Traoré avec pour toile de fond le lent déclin de la société bambara d’Afrique de l’ouest.