Elysée 2022 : la droite républicaine préfère un congrès à une primaire pour choisir son candidat

Les militants LR (7 septembre 2021) à Paris.
Contrairement à la précédente élection présidentielle, les militants des Républicains éliront leur candidat en leur sein lors d’un congrès spécial, le 4 décembre 2021.

Plus que dix semaines avant que le candidat de la droite à l’élection présidentielle soit choisi. Un congrès se tiendra le 4 décembre à cet effet. Ainsi en ont décidé les adhérents des Républicains. Ils ont été 58% à se prononcer en faveur d’une primaire fermée au lieu d’une primaire ouverte.

Une primaire dite fermée est réservée aux seuls adhérents d’un parti politique. En l’espèce, les LR, la principale formation de la droite. La primaire dite ouverte est un vote auquel peut participer tout citoyen, sans obligation d’appartenir à un quelconque mouvement politique. Cette formule a été choisie par les cinq organisations écologistes. Au total, 122 000 militants et sympathisants se sont inscrits en vue de désigner le candidat vert à la course à l’Elysée.

Pour la dernière présidentielle de 2017, la droite avait opté, à l’inverse de sa tradition, pour une primaire ouverte. Pas moins de sept militants des LR, du Parti chrétien-démocrate (PCD) et du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) ont été départagés par 4,4 millions de votants. L’ancien président Nicolas Sarkozy a terminé, à la surprise générale, en troisième position, derrière Alain Juppé et François Fillon.

La primaire n’est pas une tradition de la droite

 

Sa campagne a été plombée par une affaire politico-judiciaire qui lui a valu de terminer à la troisième place au premier tour de la présidentielle et d’être éliminé. Ne souhaitant pas rééditer ce scénario catastrophique, les LR jouent cette fois la prudence et surtout, reviennent à leurs habitudes. À savoir, le soutien à une personnalité issue de leurs rangs.

La tradition remonte aux premiers temps de la Cinquième République. Le général de Gaulle n’a pas été désigné lors d’une primaire, en 1965. Pas plus que son successeur, Georges Pompidou, en 1969. Ni ceux se réclamant de cette famille politique, Jacques Chirac en 1995 et Nicolas Sarkozy en 2007.

Tout reste à faire pour les Républicains

 

La dernière fois, la droite a commis l’erreur de vouloir imiter les socialistes. Ce sont eux qui ont introduit cette procédure en France, pour la présidentielle de 2012. Une procédure courante aux États-Unis, dans plusieurs pays d’Amérique et aussi en Scandinavie, en Italie et en Espagne.

Cependant, la plupart des formations politiques françaises demandent à leurs militants de choisir leur représentant. Ainsi, les deux candidats qualifiés au second tour en 2017 n’ont pas été sélectionnés à l’issue d’une primaire. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont été choisis par les militants de leurs partis, La République en marche et le Front national.

Tout reste donc à faire pour les LR. Au-delà de la personnalité de celui ou de celle qui sera choisie, c’est la stratégie qui comptera. Entre une extrême droite décomplexée, une gauche en dessous de la ligne de flottaison et un président sortant relativement populaire, la tâche est à la fois immense et exaltante pour la droite, éloignée de l’Elysée depuis une décennie. Ce que certains commencent à trouver très long, trop long.