En Haïti, le décret de prolongation du couvre-feu jusqu’au 3 avril 2024 a été signé par Patrick Michel Boivert, le nouveau Premier ministre par intérim d’Haïti.
Entre 18h et 5h, seules les forces de l’ordre, les pompiers les services d’urgence et de santé et les journalistes sont exemptés.
En conséquence, les forces de l’ordre ont reçu l’ordre d’user de tous les moyens légaux à leur disposition en vue de faire respecter le couvre-feu et d’appréhender tous les contrevenants.
extrait du décret du prolongement du couvre-feu
Pour l’instant, la communauté internationale n’a fourni aucune assistance pour faciliter le retour d’Ariel Henry à Port-au-Prince.
Il tentait de rejoindre la capitale après un voyage au Kenya où il avait signé un accord pour le déploiement de 1 000 policiers pour combattre les puissants gangs en Haïti.
Aujourd’hui, plusieurs policiers kenyans ont décidé de se retirer du déploiement multinational en Haïti. Ils estiment que la mission n’est pas assez bien définie.
Menaces des gangs
Les gangs d’Haïti, fédérés sous le leadership de l’ancien policier Jimmy "Barbecue" Chérizier, avaient promis de lancer une guerre civile et un génocide dans le pays si Ariel Henry ne quitte pas le pouvoir.
La chute du gouvernement d’Ariel Henry est la première étape dans notre lutte pour la mise en place d’un nouveau système de gouvernance qui intégrera les intérêts sociaux du peuple haïtien…nous allons assurer la mise en place d’un gouvernement solide et un système judiciaire fort.
Jimmy "Barbecue" Chérizier, chef des gangs d’Haïti
L’ancien policier a promis de chasser les ministres d’Ariel Henry et ses collaborateurs.
Craignant le pire, les États-Unis, les Nations Unies et la Communauté Caribéenne, la CARICOM auraient retiré leur soutien à Ariel Henry.
Le 6 mars 2024, Linda Thomas Greenfield, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies a demandé à Ariel Henry de mettre en place "un processus politique conduisant à une transition présidentielle".
Un accord signé, mais pas validé
Selon les informations publiées sur le site de la CMC (Caribbean Media Corporation) rédigées par le journaliste Joseph Guyler C. Delva depuis Port-au-Prince, les noms de membre d’un gouvernement de transition sont déjà connus.
Le 6 mars 2024, en Haïti, des organisations et des groupes politiques ont signé un accord présenté par les membres d'un mouvement contre Ariel Henry.
Selon le document, c'est le juge Durin Duret qui serait nommé président intérimaire.
Il serait assisté par l’ancien rebelle et ancien commissaire de la police Guy Philippe qui est rentré en Haïti après avoir purgé une peine de 6 ans dans une prison américaine. Il a été inculpé de trafic de drogue.
Françoise Saint-Vil Villier, dont son enfant a été kidnappé et tué, représenterait le secteur religieux.
Selon Jean-Charles Moïse, ancien sénateur et dirigeant du groupe Pitit Dessalines, qui s’est exprimé sur les ondes de la Radio-Télé Eclaire, les préparatifs pour l’installation d’un nouveau gouvernement étaient bien avancés.
La signature de cet accord, sur lequel il manque la validation de la majorité des acteurs politiques et sociaux d'Haïti, a été filmée par le média TéléGinen et diffusée sur les réseaux sociaux.
Ariel Henry abandonné par la communauté internationale
Dès son atterrissage à l’aéroport international de San Juan à Port-Rico, le 5 mars 2024, Ariel Henry a été pris en charge par les agences fédérales américaines (le FBI) basées sur le territoire.
À Porto-Rico il a été accueilli par des membres de la communauté haïtienne de l’île.
On est venu demander la démission du Premier ministre pour enfin organiser les élections et commencer un retour à la normale.
Leonardo Prophil, porte-parole de la communauté haïtienne à Porto-Rico
Pour l'instant, le Premier ministre par intérim d'Haïti ne peut pas rentrer chez lui. L'aéroport international à Port-au-Prince est fermé. Malgré son intention de rentrer, la communauté internationale n’a pas voulu assurer sa sécurité.
En Haïti, les gangs sont mieux armés que les policiers.