La montée de l’extrême droite est un phénomène mondial. Aux États Unis, Donald Trump a promis de rendre sa grandeur à l’Amérique. Au Brésil, le président Jair Bolsonaro, a cité Adolf Hitler quand il annonce que "Le travail, l’unité et la vérité libéreront le Brésil".
En France, depuis la transformation du Front National en Rassemblement National et le discours plus universel de son leader, Marine Le Pen, l’extrême droite gagne en popularité aux Antilles.
Elle se présente avec des petits chats, elle montre qu’elle est gentille, qu’elle veut augmenter le pouvoir d’achat. L’extrême droite a toujours fait ça. Hitler a promis aux allemands que la vie sera plus belle. Marine Le Pen dit qu’il faut que la France redevienne un grand pays.
Gilbert Pago, historien
En temps de crise, l'extrême droite devient populaire
Ce message est soutenu surtout chez les électeurs qui se sentent marginalisés par des partis plus modérés. La Martinique est en crise, avec les problèmes persistants du chlordécone et des sargasses.
Plus de la moitié de la population a refusé de se faire vacciner contre la Covid-19. Des soignants, des ambulanciers et des pompiers ont été suspendus, sans salaires. Un résultat perçu comme brutal. Le mécontentement a débordé en novembre 2021 en marge de manifestations contre l'obligation vaccinale à l'hôpital.
Marine Le Pen est allé voir les petits agriculteurs, les habitants des petits villages, des gens qui sont parmi les plus exploités. Elle y va avec ses arguments. Qu’il faut être contre le mondialisme, qu’il faut mettre dehors les étrangers. Cet argument prend racine en Martinique, Guadeloupe et Guyane.
Gilbert Pago
En Martinique, les actes racistes se font contre les Haïtiens, les Saintluciens et les Dominicains. Pour beaucoup, ces étrangers aggravent les problèmes aux Antilles.
Des campagnes contre les haïtiens rejoignent le discours du Front National. Des graffitis accusent les agriculteurs haïtiens d’empoisonner les Martiniquais. Les Saint-luciens sont accusés d’être des voleurs et des trafiquants de stupéfiants.
L’extrême droite trouve le soutien chez ceux qui ont le plus besoin de la solidarité nationale. Hitler l’a fait, Franco l’a fait, Mussolini l’a fait. C’est ce qu’on appelle le populisme.
Gilbert Pago
C’est dans les années 40 que la dernière génération de martiniquais a vécu sous un régime d'extrême droite. Cette génération est en train de disparaître. Selon l’historien Gilbert Pago, les conditions sous l’amiral Robert ont été atroces en Martinique. Aujourd’hui certains électeurs de Martinique semblent avoir oublié le vrai visage de l’extrême droite.