53,5 %. C’est le taux d’enfants mineurs qui vit seul avec son parent en Martinique, assure l’Institut national de la statistique et des études économiques, dans une étude parue le 14 janvier.
La plupart du temps, la mère élève seule son ou ses enfants (49, 7 %) contre seulement 3,8 % pour les pères.
Cette situation de monoparentalité commence dès la première année de l'enfant, contrairement dans l'Hexagone où la proportion d'enfant en famille monoparentale augmente avec l'âge de l'enfant.
Pierre-Emile Bidoux, chef de la division action régionale de l'Insee
Dans les départements d'Outre-mer, les enfants vivent deux fois plus que dans l’Hexagone dans une famille monoparentale, indique l'Insee.
En comparaison, la Guadeloupe enregistre 47,5 % d’enfants issus de famille monoparentale, 42,2 % en Guyane, 40,2 % à la Réunion et enfin 23 % dans l'Hexagone.
Un chiffre conséquent dans les départements d'Outre-mer qui s’explique "notamment parce que la vie en famille "traditionnelle" y est moins fréquente", selon l’Insee.
Par ailleurs, "la garde alternée est très marginale en Martinique, elle concerne seulement 1 % des enfants mineurs en famille monoparentale", explique Pierre-Emile Bidoux.
Difficultés sociales
La précarité guette les enfants des familles monoparentales. "Ces enfants mineurs sont davantage exposés à la précarité. Près de la moitié d'entre eux a un parent au chômage ou inactif et un tiers vit dans un logement "suroccupé", c’est-à-dire qui ne correspond pas à au besoin de la famille", atteste le responsable de l'action division régionale, en Martinique.
À l’inverse, les enfants issus des familles dites "traditionnelles" grandissent en général "dans un environnement familial plus favorisé que les autres, notamment plus diplômés", indique l'Insee.
Dans l’Hexagone et en Outre-mer, ils sont 66,8 % à vivre avec leurs deux parents. "On sait aussi que la monoparentalité expose davantage à la pauvreté monétaire, 37 % des familles monoparentales vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 17 % de la population qui vit en couple avec des enfants", conclut Pierre-Emile Bidoux.