Selon une dépêche de l'AFP, le gouvernement français a pris des "mesures exceptionnelles" en réponse à la situation de crise en Haïti, en organisant des vols spéciaux pour l'évacuation de "ses ressortissants les plus vulnérables".
Ces vols, entrepris par le ministère des Armées, "débuteront le même jour où il a été annoncé que les liaisons commerciales aériennes avec Port-au-Prince étaient interrompues", indique le Quai d'Orsay. Dans ce contexte difficile, "l'ambassade de France à Port-au-Prince continue de fonctionner et de fournir un soutien essentiel à la communauté française sur place", affirmant son engagement malgré les conditions sécuritaires précaires.
Cette décision fait suite à une période de violence exacerbée depuis début mars, où des groupes armés ont intensifié leurs attaques contre des sites stratégiques, accentuant l'instabilité politique et sécuritaire du pays.
1100 Français, dont des binationaux, vivent en Haïti
La modalité de ces évacuations n'est pas traditionnelle. Elle se déroule principalement par des moyens aériens et maritimes en raison de l'interruption des vols commerciaux. Les ressortissants français concernés, en particulier les personnes âgées et celles nécessitant des soins médicaux, ainsi que leurs familles, seront évacués par hélicoptère vers un porte-hélicoptères.
Ensuite, ils seront transportés par voie maritime vers la Guadeloupe ou la Martinique. Ce dispositif illustre une coordination sans précédent entre différents services de l'État français pour garantir la sécurité de ses citoyens en Haïti. Le ministère n'a pas encore précisé le nombre exact de personnes ayant sollicité cette évacuation, soulignant l'ampleur de la crise et la réponse complexe qu'elle requiert.
Les ressortissants "sont invités à se signaler à l'ambassade de France à Port-au-Prince au +509 29 99 90 90 s'ils ne l'ont pas déjà fait", indique le ministère.
Un climat d'insécurité exacerbé
Ce développement intervient dans un contexte où Haïti fait face à une crise politique et sécuritaire sans précédent, exacerbée par l'alliance de plusieurs gangs déterminés à déstabiliser le gouvernement du Premier ministre Ariel Henry.
La démission de ce dernier le 11 mars a ouvert la voie à des négociations pour établir un gouvernement de transition, dans l'espoir de restaurer la stabilité dans le pays. La situation en Haïti reste donc extrêmement tendue.