L'histoire de Martinique : comment est-elle enseignée ?

Comment l'histoire de l’esclavage est elle enseignée ?
On n’aura jamais autant parlé d’histoire de la Martinique depuis les évènements du 22 mai 2020. Comment est-elle enseignée ici ? La question fait aussi débat. Elsa Juston, professeure agrégée, apporte quelques réponses. 
"Nos ancêtres les gaulois", l’expression est connue de tous. Elle fait sourire ou agace. Elle est devenue centrale dans le débat actuel.

L’histoire des Amérindiens jusqu’à la départementalisation en 1946 est enseignée au collège et au lycée. L’histoire de l’esclavage est au programme des classes de 4e et de seconde. 

L’enseignement de l’histoire aux Antilles et singulièrement celui de l’esclavage et de la colonisation ont évolué avec les réformes gouvernementales de 2008 et de 2010. Avant cela, la loi Taubira de 2001 dans son article 2 stipulait déjà :
 

Les programmes scolaires et les programmes de recherches en histoire et en sciences humaines accorderont a la traite négrière et a l’esclavage la place conséquente qu’elle mérite.

Loi Taubira


(Re)voir le résumé de Fabienne Leonce. 
On n'aura jamais autant parlé d'histoire de la Martinique depuis les évènements du 22 mai et de l'histoire de l'esclavage en particulier. Comment cette histoire est-elle enseignée ici ? La question fait débat.
Intervient dans ce reportage : 
Elsa Juston
, professeure agrégée d'histoire et de géographie, présidente de "Oliwon Lakarayib"

Autre point souligné dans un article d'Elsa Juston, l’adaptation des programmes scolaires en Outre-mer. Des ajouts aux programmes nationaux tiendraient compte des spécificités locales.

Dans ce cadre, l’enseignant est responsable de sa mise en œuvre à partir des manuels scolaires, de plate-forme numériques et pédagogiques, en proposant selon le budget de l’établissement, des sorties pédagogiques ou s’inspirant d’initiatives, comme le concours national "flamme de l’égalité"...

Mais est-ce suffisant ? Il reste encore à faire. En seconde et 1ère, les programmes d’adaptation pour l’Outre-mer seront appliqués à la rentrée prochaine.
 

L’histoire fait partie des interrogations mais c’est la mémoire, ce qu’on en garde dans les sociétés et ce qu’on va représenter dans l’espace public qui questionne.

Elsa Juston