Il y a 21 ans disparaissait Loulou Boislaville, l'un des plus grands défenseurs du folklore martiniquais

Loulou Boislaville, né le 8 janvier 1919 à Fort-de-France, est mort le 15 mars 2001 dans la même ville.
Lucien Louis Boislaville dit "Loulou" est décédé le 15 mars 20001. Il y a 21 ans. On lui doit la pérennité de plusieurs traditions comme Noël et le carnaval. Il a valorisé notre patrimoine à travers le monde grâce aux Ballets martiniquais.

Né le 8 janvier 1925, d’un père architecte et d’une mère marchande de fruits et légumes, "Loulou" a assimilé de hautes valeurs morales comme la simplicité, la dignité et le désir d’être au service de son pays et de l’humain..

Une des photographies de l'exposition (à gauche Loulou Boislaville, l'un des fondateurs du Grand Ballet de Martinique)

Encore adolescent, il se montre dynamique et organisateur. Animateur avec les éclaireurs de France, Il a le sens du devoir et de belles réalisations   

A l’époque de la guerre, il se porte volontaire pour l'armée mais il n'est pas retenu, considéré comme frêle.  

Loulou Boislaville, une ouverture sur le monde

A 22 ans, ce garçon frêle et séduisant intègre "Le Groupe Folklorique Martiniquais" dirigé par Alexandre Nestoret,. Il habite au quartier des Terresainville, réputé à l’époque quartier des artistes. 

Il est infirmier comme un de ses amis Maurice Jallier fondateur du Groupe "Créolita". La direction lui confie la responsabilité des loisirs à l’hôpital psychiatrique de Colson (à Fort-de-France).  

Le préfet de l’époque le sollicite pour animer les bateaux de croisières : Colombie, Irpinia, Antilles, Flandre.  

Ce type d'activités lui ouvre les portes du monde. Il décide de porter notre culture à travers le monde et dans toutes les grandes capitales. Le ballet de Martinique s’est notamment, produit aux jeux olympiques de Munich en 1972.  

Loulou a mis en évidence le talent de plusieurs artistes : Ti Émile, Vava Grivalliers, Eugène Mona, Marcé, Jean-Claude Lamorandière, Christian Gernet. Il était un véritable ambassadeur  du tourisme.  

Loulou Boislaville (décédé le 15 mars 2001) et son épouse Simone âgée de 100 ans en février 2021)

Père du kantik nwèl

Cet auteur compositeur-interprète est un gardien de la tradition. Il a réalisé un travail colossal en recensant des cantiques de Noël chantés dans nos campagnes.

C'est aussi le fer de lance du carnaval avec une série de chansons populaires.

Quand au ballet martiniquais, il a transmis le flambeau à Ronny  Aul, Suzon Sainte Rose et à Léandre Moreau.         

Son riche répertoire, "Hermancia", "Gran me gran" "Abandon" "La Sirèn", est encore joué par les plus grands. 

Le groupe est devenu au fil du temps l'ambassadeur de l'île aux fleurs

Loulou Boislaville a pour moi une importance énorme. Il m'a inculqué avec son épouse (Tati Simone) mes premiers pas de danse. Il a été un influenceur et un manager qui m’a transmis son charisme et son professionnalisme. L’empreinte de Loulou Boislaville, d’Alexandre Nestoret, de Ronny Aul et de Christian Gernet demeurent dans notre ballet qui a voyagé à plusieurs reprises dans le monde et qui va fêter bientôt ses 75 ans.

Suzon Sainte-Rose-directrice du Grand Ballet

C’était mon mentor. Il m’a tout appris notamment l’origine de chaque danse et la manière de présenter. Il fait partie de la grande histoire du ballet. Grâce à lui, Alexandre Nestoret, à Ronny Aul et à bien d’autres, notre ballet a fait 5 fois le tour du monde.

Léandre Moreau - co-dirigeant du ballet

Mon père, Lucien Louis Boislaville, c’était l’ambassadeur du tourisme. Il n’a pas eu la reconnaissance qu’il devrait avoir. Il avait la main sur le cœur et faisait confiance. Il a été affecté quand le siège de la Caserne Bouillé a brulé. Il avait la culture et les traditions dans la peau

Dely Boislaville - Fils de Loulou

Père de 5 enfants dont Delly et Zaza, il était  "Commandeur de l'Ordre National du Mérite" en 1994.