L'agriculture et la pêche, deux secteurs économiques en perte de vitesse en Martinique

Alexandre Terne agriculteur bio à Morne Degras au Lorrain.

Les 20 et 27 juin prochains, les électeurs martiniquais désigneront les nouveaux élus de la collectivité territoriale (CTM). Les conseillers auront notamment pour mission de favoriser le développement économique, notamment dans l'agriculture et la pêche, deux secteurs en difficulté.

Le secteur agricole occupe une place de moins en moins importante dans l’économie martiniquaise. En 2019, il a généré 172 millions d’euros, ce qui représente environ 3% du produit intérieur brut (PIB).

La production de fruits et légumes est en baisse significative. Elle couvre seulement 38% de la consommation. En revanche, l’agriculture biologique est en augmentation constante. Mais l’offre reste largement inférieure à la demande.
Le nombre d’exploitations ne cesse de diminuer, en Martinique. En 2000, on dénombrait près de 8 000 exploitations. Elles sont moins de 3 000, aujourd’hui. 7 sur 10 ont une superficie de moins de 5 ha.


Enfin, les aides pour l’installation des exploitants agricoles sont de moins en moins nombreuses.
Selon Alexandre Terne, secrétaire général du groupement des agriculteurs bio de Martinique, il faut inverser la tendance.
 

Ce n'est pas normal que nous n'ayons pas une agriculture qui nourrit la population martiniquaise. Proposons un plan quinquennal, avec des objectifs clairs, financé par les deniers des Martiniquais.

 

La banane est au top niveau, parce qu'elle a été accompagnée. Accompagnons le manger pays.

 

Dans les dossiers qui passent au niveau des aides européennes, vous allez voir très peu la petite paysannerie. Vous verrez toutes les grandes filières, banane, canne, sucre.

 

Bateau de pêche dans le port de pêche du Vauclin.


Dans le secteur de la pêche aussi, l’activité a fortement diminué. La contamination du littoral à la chlordécone a considérablement freiné l’activité. Les marins pêcheurs martiniquais sont contraints de se rendre au large. Mais ils subissent la concurrence des gros chalutiers. La priorité pour eux, moderniser leurs embarcations, avec l’aide de la CTM.
 

Il faut faire l'évolution des bateaux, parce que 33% de nos côtes sont chlordéconées. Le gouvernement français et l'Europe demandent au pêcheur artisanal d'aller pêcher plus loin, de laisser la côte tranquille.

 

Il faut quand même revoir le modèle économique des marins pêcheurs, donner les moyens. Les gouvernements donnent de l'argent. Par exemple, les tonniers, ils les financent pratiquement à 100%.

Michel Moreau, vice-président du Collectif Pêche Martinique (COPEM)


Avec la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid, un plan de relance a été mis en place, notamment pour l’agriculture et la pêche, avec comme objectif, la souveraineté alimentaire.
La collectivité se retrouvera bien évidemment en première ligne, pour accompagner ces secteurs économiques, fortement menacés.