L'habitation Fond Rousseau : le plaisir de se réapproprier l'architecture, la culture, l'histoire et l'environnement

Ancienne unité de production de sucre, d’indigo, de café, de cacao, de pétun et de rhum, l’habitation Fond Rousseau fut d'abord la propriété du juge Gabriel Turpin et de sa sœur Marie en 1671. La famille Hurault de Manoncourt, un peu plus une décennie plus tard, fit pratiquer la culture du mûrier pour l'élevage du ver à soie faisant ériger ce domaine en fief.

Anciennement appelée Fond Plumet, l’habitation tire son nom d'une colonne à distiller appartenant à Charles Rousseau amenée d'une usine de Saint-Pierre, détruite lors de l'éruption de la Montagne Pelée en 1902.

Un joyau patrimonial et culturel à Schoelcher

Après une série de successions (Asselin de Monville, Assier de Pompignan, Chicot, Lapeyre, Cottrel, Louveau de la Guigneraie, pour ne citer que ceux-là), l'habitation restaurée en 1980 est devenue la propriété du groupe guadeloupéen Manoukiani fondé par 2 médecins passionnés de patrimoine Pierre et Corinne Sainte-Luce.

Pierre Sainte-Luce président directeur général du groupe guadeloupéen Manioukani • ©Daniel BETIS

Ce site précolombien bordé par la rivière Case-Navire et une forêt d'arbres centenaires abrite des appartements. Ce cadre exceptionnel de 4 hectares comporte un ensemble de bâtiments comprenant une maison principale de 176 m2, une cuisine et une dépendance de 45 m2, un pavillon, une ancienne usine de fabrication de rhum, un garage, deux grands carbets, un jardin tropical, plusieurs emplacements de parking, une cocoteraie, une ancienne bergerie et un accès à la rivière.

L'habitation Fond Rousseau demeure une référence patrimoniale, historique, architecturale, culturelle et environnementale.

L'amour du patrimoine, du partage et de la transmission

Pierre et Corinne Sainte-Luce, ces médecins passionnés de culture ne sont pas à leur coup d'essai, ils ont fait l'acquisition aux enchères, d'un manuscrit de portée historique, le journal de170 pages de Victor Schœlcher, député de la Martinique à l’Assemblée nationale de 1871 à 1875, avant d’être élu sénateur inamovible. Ce document intimiste fait part des réflexions, des pensées et des émotions durant les 20 dernières années de la vie de l'abolitionniste, jusqu'à sa mort en 1893.

Après la numérisation du manuscrit, les Sainte-Luce ont l'intention de partager les données digitalisées avec le grand public, les chercheurs, les universitaires, les historiens et les musées.

Toujours avec son épouse également médecin, Pierre Sainte-Luce, né à Terre-de-Bas, P.D.G. du groupe Manioukani, avec son épouse également médecin ont investi un groupe d’établissements pour la prise en charge de personnes âgées et en situation de handicap.

Le médecin entrepreneur est par ailleurs écrivain, disciple de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant. Pierre Sainte-Luce a publié "Colored", un hommage au métissage aux éditions Desnel et a sorti "Transfiguration", aux éditions "Jets d’Encre".

Outre la Martinique, le groupe est propriétaire de la Poeterie Fidélin à Terre-de-Bas, créée après 1760 par Jean-Pierre Fidelin, issu d’une des plus anciennes familles créoles de la Guadeloupe.

Au 18ème siècle et au début du 19ème, la poterie produit des formes à sucre, des pots à mélasse, des tuiles, des carreaux, des briques, des assiettes, des bols, des marmites, des carafes, des jarres, des pots à fleurs. À la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, la poterie est transformée en distillerie de feuilles de bois d'Inde.