"Pour fournir une aide vitale à plus de 3 millions de personnes" en Haïti, l’ONU (l’Organisation des Nations Unies) espère lever 720 millions de dollars cette année.
Cet appel de fonds est "le plus élevé depuis le tremblement de terre dévastateur de 2010 – et plus du double du montant demandé en 2022 – soulignant l’ampleur, la gravité et l’urgence de la crise humanitaire dans le pays", selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en Haïti a doublé au cours des cinq dernières années pour atteindre 5,2 millions (…). Alors que la situation dans le pays se détériore rapidement, le Plan pour cette année répondra aux besoins humanitaires et de protection les plus urgents, tout en renforçant la résilience des populations et des institutions aux chocs naturels. Dans le même temps, ce que le peuple haïtien souhaite désespérément c'est la paix et la sécurité, et nous devons tous soutenir les efforts déployés à cette fin.
Ulrika Richardson - coordinatrice humanitaire en Haïti pour L’ONU
"La violence, les viols... pour terroriser la population"
Les meurtres, les enlèvements, le viol, "et d’autres formes de violences sexuelles" sont le lot quotidien des haïtiens, en particulier à Port-au-Prince observe l’ONU.
L’un des principaux moteurs de la crise est la violence liée aux gangs, qui continue de se répandre dans tout le pays (…). Le climat de peur est constant, en particulier à Port-au-Prince. Les Haïtiens mettent leur vie en danger, simplement en essayant de se rendre au travail, de nourrir leur famille ou d’emmener leurs enfants à l’école. La violence armée touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, mais les garçons sont également touchés. Le viol, y compris les viols collectifs, et d’autres formes de violences sexuelles sont utilisés pour terroriser la population, y compris les enfants dès l’âge de 10 ans. Parallèlement, la plupart des gangs recrutent des enfants et les utilisent à des fins diverses.
Ulrika Richardson
Un pays toujours sans Président
C’est dans ce contexte très difficile que les Nations Unies et leurs partenaires en Haïti, "s’efforcent de préserver l’espace humanitaire et d’élargir l’accès humanitaire pour atteindre les personnes les plus vulnérables", y compris dans les zones contrôlées par les gangs.
Ces derniers seraient plus de 150 dans ce pays qui n’a plus de Président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, en juillet 2021.
Le financement du Plan de réponse humanitaire de cette année 2023, "sera essentiel pour répondre aux besoins des millions de personnes affectées" ajoute l’OCHA.