"C'est un véritable Samu psychiatrique". Selon la psychiatre Sandra Flaquet cheffe du pôle intersectoriel au centre hospitalier Maurice Despinoy, cette nouvelle unité baptisée EPIC, Equipe mobile Psychiatrique d’Intervention et de Crise pourra se déployer en cas de besoin après un appel au 15 des particuliers ou encore par la police et la gendarmerie.
Si un usager a besoin d'une prise en charge, ses proches peuvent donner l'alerte. Ils vont appeler le 15 et le service va passer l'appel au service d'accès aux soins psychiatriques qui lui va diligenter cette équipe. En cas de crise, nous intervenons.
Sandra Flaquet, psychiatre et cheffe du pôle intersectoriel au centre hospitalier Maurice Despinoyinterrogée par Xavier Chevalier
L'unité EPIC interviendra 7 jours sur 7 sur l'ensemble des communes de Martinique en cas de crise psychiatrique au domicile des personnes. Une création née d'un véritable besoin.
Nous avions les parents, les familles, les proches, les voisins de personnes qui étaient en crise et qui cassaient tout, qui étaient violentes chez elles envers elles ou les autres. Elles ne trouvaient de réponse adéquate. Aujourd'hui, la réponse va exister et ça va changer les choses.
Il y a environ 10 à 15 appels par jour pour une crise psychiatrique que ce soit d'ordre psychotique, psychosocial ou suicidaire. Le besoin est très important. Avec la mise en place de cette équipe, nous allons permettre aux personnes d'avoir un bon parcours sans interruption des soins et une prise en charge rapide en urgence pour éviter notamment les dommages ou l'aggravation des troubles.
Sandra Flaquetinterrogée par Xavier Chevalier
EPIC dispose d'un effectif de 15 personnes. Une équipe composée d'infirmiers psychiatriques, des médiateurs en soins relationnels, des aides-soignants ou encore des psychiatres.
Sarah Beauregard et Patrice Pinel Ferréol sont infirmiers spécialisés. Ils ont rejoint l’équipe EPIC pour sa nécessité.
C'est vraiment un besoin. Nous avons souvent des parents, ou même sur le lieu de travail, des personnes en détresse. Ils ne savent pas à qui faire appel. Il y a des familles démunies.
Sarah Beauregardinterrogée par Xavier Chevalier
J'ai presque 15 ans de psychiatrie, j'ai travaillé avec des patients très difficiles en France comme en Martinique. Je suis sur ma cinquième année dans un service fermé avec un très haut niveau d'agressivité. J'avais envie de changer et d'aider sur le terrain.
Patrice Pinel Ferréolinterrogé par Xavier Chevalier
D'autres unités de ce type seraient également les bienvenues, au centre pénitentiaire de Ducos, par exemple, où le besoin est fort.