François-Noël Buffet était attendu sur l'île depuis sa nomination intervenue au début de la crise autour de la vie chère. Durant sa visite de 4 jours, il devrait d'abord confirmer le protocole d'objectifs et de moyens signé le 16 octobre dernier, par la grande distribution, le préfet et les élus locaux.
Ce document qui n’a pas été paraphé par le RPPRAC à l’origine du mouvement, prévoit singulièrement l'exonération de la TVA et de l'octroi de mer sur 6000 produits. Mais la baisse annoncée à hauteur de 20% en moyenne au 1er janvier prochain, semble inatteignable sans une compensation financière forte de l'Etat.
La continuité territoriale peine à se renforcer
Certains parlementaires estiment que sans une continuité territoriale sur le fret maritime, autrement dit sans le financement par l'Etat des frais que génèrent les conteneurs de produits alimentaires à destination du territoire, la baisse ne sera que de 8% à la caisse pour les consommateurs.
Dans un contexte budgétaire tendu, le ministre aura bien du mal à formuler des engagements financiers pour garantir cette continuité territoriale sur le fret maritime, l'importation des produits de première nécessité étant l'une des causes de la cherté du coût de la vie dans l’île.
Vers un nouveau CIOM (Comité Interministériel Outre-Mer)
Les frais d'approche représentant 67% du surcoût de l'alimentaire importé, il y a fort à parier que ministre délégué chargé des Outre-mer apporte en revanche des solutions et des moyens pour l'aide à la mise en place d'une autosuffisance alimentaire. Ces réponses pourraient calmer la colère des martiniquais, face à des prix que tous jugent "inacceptables".
Ce séjour ministériel est donc un nouveau pas dans la lutte engagée depuis des années pour l’amélioration du pouvoir d'achat dans l'île. François-Noël Buffet devrait aussi annoncer sur place, la tenue d'un nouveau CIOM (Comité Interministériel Outre-Mer) au premier trimestre 2025.