Depuis 200 ans, c'est "un travail d’éducation rigoureux" que réalise la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, au sein de sa communauté scolaire du Couvent et de 'l'école Externat Saint-Joseph de Cluny.
C’est en mars 1824, qu’un groupe de religieuses débarque à Saint Pierre, alors capitale de la Martinique, avant la catastrophe de 1902. À l’image de leur fondatrice, Soeur Anne-Marie Javouhey, le groupe dispense une méthode d’enseignement mutuel, "dans la réciprocité de l'enseignement entre les écoliers, le plus capable servant de maître à celui qui l'est le moins." À cette époque, la Martinique voit fleurir des écoles religieuses.
Des enfants sur leur 31 pour cet anniversaire
Le 21 mars 2024, la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France a permis à des centaines élèves de se regrouper pour cette messe d'anniversaire.
Après la laïcisation, les religieuses qui n’avaient plus le droit d’enseigner dans les écoles publiques, se regroupent à Fort-de-France, d’abord à la rue Lamartine, puis à Cluny.
Qui était Anne-Marie Javouhey ?
Née en 1779, dans un foyer riche de foi, fille aînée de la famille Javouhey, Anne-Marie grandit dans le village de Chamblanc, en Bourgogne. Lors de la Révolution, accompagnant les prêtres pourchassés, elle instruit les enfants. Le 11 novembre 1798, elle décide de consacrer sa vie à Dieu pour toujours.
La méthode d’enseignement mutuel, utilisée avec succès pour former les élèves d’une petite école populaire, la fait connaître du pouvoir en place. Ainsi, elle est sollicitée pour l’île de Bourbon, l’actuelle Réunion, en 1819 c’est le Sénégal et 1824 elle débarque aux Antilles, où elle découvre les horreurs de l’esclavage.
Le 18 septembre 1835, à la suite d’une intervention d’Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, Président de la Société Française pour l’Abolition de l’esclavage à l’Assemblée, un arrêté du ministre de la Marine et des Colonies, confie à Anne-Marie Javouhey, la mission de préparer à la liberté et à la citoyenneté les esclaves à Cayenne.