29,35 euros, c’est le tarif de la bouteille de gaz domestique de 12,5 Kg depuis le 1er septembre 2021. En 2 ans, c’est +11 euros sur la facture des ménages martiniquais qui utilisent ce pétrole liquéfié.
"La révision mensuelle des prix des produits pétroliers est effectuée en fonction de l’évolution des cours et de la parité monétaire euro/dollar, constatée le mois précédent pour les 15 premières cotations" rappelle la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (la DEETS).
En août 2021, ces évolutions ont été caractérisées par :
• Le cours moyen du Brut diminue de 5,9 % en moyenne à 70,72 $ le baril, entraînant une baisse des cours moyens de l’essence et du gasoil de respectivement de -1,6 % et de -3,6 % en raison de l’évolution de la consommation ;
• Le prix du butane ne cesse de progresser depuis plusieurs mois avec une hausse de 5,1 % en août 2021 pour atteindre des records de prix en raison de tension sur entre l’offre et la demande en Europe.
La parité euro/dollar baisse légèrement en moyenne de -0,4 % à 1,1775.
Le dollar se renchérit dans la perspective d’une réduction du soutien monétaire de la banque centrale.
Sonnette d’alarme de la CTM
Dans un courrier adressé au Préfet du territoire daté du 27 septembre 2021, face à cette nouvelle augmentation, Serge Letchimy s’inquiète des "fortes implications pour le portefeuille des Martiniquais".
Le 13 juillet dernier, le Président du Conseil Exécutif (PCE) avait déjà alerté Stanislas Cazelles sur "la nécessité de réunir très vite l’ensemble des parties prenantes afin de convenir ensemble d’une solution pour contenir le prix" du gaz en bouteille qui fait partie des biens de première nécessité. Car c’est la préfecture et les services de l’État qui fixent par arrêté les prix maximums de certains produits pétroliers et du gaz domestique.
En aucun cas, la Collectivité Territoriale de Martinique ne saurait assumer la responsabilité financière de cet investissement.
Cela reviendrait à faire peser sur le peuple martiniquais une double peine, puisqu’il finance déjà par la fiscalité une part du coût global du gaz.
Une "révision des marges" suggérée par Serge Letchimy
Le PCE invite les acteurs de la production, de la distribution et l’État à faire en sorte "que le prix du gaz soit ramené à des proportions plus en adéquation avec la réalité des coûts au travers d’une réorganisation intégrant au besoin une révision des marges".
Nous ne saurions laisser penser que le niveau de prélèvement fiscal de la CTM serait la cause de l’inflation en cours, alors que ce niveau est aujourd’hui équivalent à celui de la Guadeloupe.
Le 2 octobre 2021, un défilé à l’appel d’une intersyndicale est prévu à Fort-de-France, dont l’un des thèmes mobilisateurs devrait être la vie chère et le prix du gaz en particulier en Martinique.