Le programme de recherche Ecophyto Pumat : "Pour Un Maraichage ATtractif en Martinique, coordonné par le CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) entre dans sa troisième année. Son idée principale est de réduire le dépendance des agriculteurs aux pesticides dans les filières, de la production à la consommation.
La tomate n'a pas été choisie par hasard pour cette première étude scientifique baptisée "Enquête sur l’autonomie alimentaire : le cas de la tomate ronde".
C'est un fruit et aussi considéré comme un légume. Le premier légume produit dans le monde et qui cristallise un certains nombre de problématiques vraiment communes à de nombreux produits au niveau agronomique. C'est-à-dire qu'il y a des maladies portées par des insectes, des maladies liées à la plante ou même des maladies du sol. C'est aussi un produit qui peut être transformé, vendu en frais, un produit à haute valeurs ajoutées.
Laurent Parrot, économiste au CIRAD qui dirige le projet Ecophyto Pumat
Récemment 200 producteurs maraîchers ont été interrogés sur leur mode de production et leurs moyens de commercialisation. L'enquête a permis de mettre en exergue le rôle des groupements de producteurs du tissu associatif sur la diminution du recours aux pesticides par des professionnels.
Une nouvelle phase du projet va s'ouvrir à la fin du mois de janvier 2023. Les Martiniquais seront interrogés sur leurs attentes concernant la consommation de produits locaux et sains. Sont-ils prêts, par exemple, à payer un peu plus cher une tomate saine ? L'enquête sera notamment menée via les Réseaux Sociaux.
Nous sommes concentrés pour l'instant sur la constitution du questionnaire et voir s'il est vraiment adapté. Il s'adresse aux consommateurs, donc il faut qu'il soit simple. Il faut que l'on puisse poser des questions assez directement et que cela ne prenne pas beaucoup de temps. Par la suite nous aurons une analyse des réponses faites et nous pourrons valoriser et revenir vers les consommateurs avec des résultats pour les consommateurs.
Youri Catherine, chargé d'étude au CIRAD
Cela permettra de guider les producteurs dans leur démarche d'une production saine.
Écoutez le premier volet de ce reportage :
Produire sain à moindre prix pour le consommateur, des producteurs se sont engagés dans la démarche. Un véritable pari pour le groupement "Orgapéyi" qui existe depuis 20 ans. Cette vingtaine de producteurs a recours aux produits organiques de type fumier ou encore paillage de la terre.
Cette expérimentation sur la tomate locale va dans le droit fil des préoccupations du président Nelson Paul qui y voit même l'occasion redonner ses lettres de noblesse à un produit gouteux parfois boudé par les Martiniquais, au profit de produits importés.
Nous avions des tomates de qualité dans le temps. Aujourd'hui nous avons des variétés qui ne sont pas résistantes. Ce qui arrive, c'est que les clients n'ont pas pris en compte les produits que l'on avait.
Nelson Paul, président Orgapéyi
Écoutez le deuxième volet de ce reportage :