Quand la jeune Suzon Sainte Rose rejoint en 1965 le Grand Ballet de Martinique, elle n'a que 15 ans (la dénomination première était groupe folklorique Martiniquais de Loulou Boislaville).
Son père mécanicien, et sa mère, femme au foyer, assurant l’éducation d’une fratrie de 8 enfants, comprennent l’importance de la culture et des traditions dans la dimension touristique d’un pays.
Notre mission est importante nous rappelait Loulou Boislaville.Non seulement préserver, perpétuer et promouvoir le patrimoine martiniquais, mais laisser une image qui permettrait aux uns et aux autres de choisir la destination de notre île pour leurs vacances. Nous avons avant Munich fait le gala de Waldorf Astoria pour le bal des Princesses et l' inauguration de Kennedy Airport.
Suzon Sainte Rose, directrice du Grand Ballet de Martinique
Les Jeux Olympiques (J.O.) de Munich en 1972
La troupe martiniquaise composée d'une trentaine de danseurs, chanteurs et musiciens, sillonne le monde. Italie, (Venise, Vérone, Rome) l'acropole d'Athènes en Grèce, la Hongrie.
La presse internationale vante les qualités de nos représentants. "Martinique fantastique" à Oslo, "Succès joyeux à vous couper le souffle" en Italie, "la Tornade Martinique en tournée des plages en compagnie de Johnny Haliday et Eddy Mitchell" (Radio Monte Carlo).
Eva Maze d’origine roumaine, imprésario pionnière est présente à Fort-de-France, dans les locaux du Ballet.
En tant que membre du comité d'organisation des Jeux olympiques d'été de 1972 à Munich, elle produit le Festival international de folklore des jeux en invitant douze ballets du monde entier dont la Martinique.
Les dirigeants d'alors, Loulou Boislaville et Ronnie Aul, annoncent aux chanteurs et danseurs que le groupe est retenu pour faire l’ouverture des Jeux olympiques de Munich.
On comprend l'émotion de Dely Boislaville, Liliane Ranfort, Fernande Lagrancourt Christian Gernet et bien d'autres participants et acteurs.
Ce sont des souvenirs impérissables qui retracent le parcours et l'histoire d'une institution.
Une bande d’amis, Jean Nestoret, Marcel Misaine, François Villeneuve, Zito et Dany Fortune, scouts pour la plupart, décident à la Citée Clarac, à Fort-de-France, chez le pianiste Nel Lancry, demi-frère de Marius Cultier, de s’amuser en musique. L’idée fait son chemin et Alexandre Nestoret fonde le groupe folklorique martiniquais.
Quelques mois plus tard, Loulou Boislaville, bon animateur et fin organisateur intègre "Le Groupe Folklorique Martiniquais", qui devient Ballet martiniquais et aujourd'hui dirigé par Suzon Sainte Rose "Grand Ballet de Martinique."
52 ans après...
Après Munich, Suzon Sainte Rose est désignée par Loulou Boislaville et Ronnie Aul pour enseigner la danse traditionnelle dans les établissements scolaires.
En 1978, la troupe devient professionnelle sous la dénomination de Grand Ballet de Martinique sous la direction de Suzon Sainte Rose.
De nombreuses actions ont été effectuées à l'international comme la signature d'un partenariat (2000) avec le théâtre Lynch Burg aux États-Unis, l'enseignement du bèlè à Boston en 2012, la promotion de la Martinique au Canada et à Cuba, une exposition patrimoniale à la Bibliothèque Schoelcher. .
À noter la participation du grand Ballet de Martinique à de nombreux salons et surtout la transmission aux jeunes.