Les fonds européens dévolus à la Martinique sont correctement utilisés. C’est l’analyse des hauts fonctionnaires de la commission européenne venus participer à Fort-de-France à la dernière session du Comité de suivi interfonds, le CSI.
Cette instance est co-présidée par le président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, en tant que représentant de l’autorité de gestion de ces budgets, et par le préfet du territoire, en tant que représentant de l’État.
Serge Letchimy et Jean-Christophe Bouvier se sont entretenus vendredi 19 avril avec six émissaires de l’Union européenne. À l’ordre du jour de cette réunion biannuelle : le bilan de l’utilisation des programmes pour la période 2014-2020.
La gestion considérée comme optimale des subventions accordées à notre territoire par l’UE (Union Européenne), a sûrement pesé dans la décision de valider l’enveloppe prévisionnelle pour la prochaine période de programmation allant de 2021 à 2027.
Pas moins de 601 millions d’euros sont ainsi prévus pour financer les projets de modernisation de nos infrastructures, aider les filières de production et soutenir les efforts en faveur de la formation, notamment.
De bons résultats en dépit de la complexité des procédures
La gouvernance actuelle et la précédente ont su mettre en œuvre les programmes de financement des aides européennes, en dépit des difficultés, si l’on en croit la délégation européenne. Des difficultés récurrentes cependant pointées du doigt par les partenaires économiques.
Charles Larcher, président de l’Association martiniquaise de promotion de l’industrie (AMPI) a souhaité la facilitation des procédures de demandes de subventions européennes.
Les dossiers sont beaucoup trop complexes à constituer. Un artisan ou un petit entrepreneur n’a pas les moyens d’entamer ou de suivre les démarches exigées par la réglementation. "Les aides financières disponibles au titre des fonds européens arrivent beaucoup trop tardivement", dixit Céline Rose, la présidente de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Elle précise que les entreprises sont parfois contraintes de repenser leur modèle économique.
La complexité des procédures est si dissuasive que des entreprises, des associations ou des particuliers renoncent à solliciter des subventions alors que leurs projets y sont éligibles. D’où la floraison de cabinets de gestion spécialisés dans le montage des dossiers.
Or, tout le monde n’a pas la trésorerie nécessaire pour rémunérer un expert mandaté pour construire un dossier. La Martinique n’est pas le seul territoire concerné par ces difficultés. La technostructure bruxelloise est régulièrement accusée d’avoir pris le pas sur le politique dans les cercles européens.