L’enquête semble progresser depuis vendredi dernier (13 mai 2022), lorsque le commandant William Vaquette a annoncé le renforcement des moyens militaires sur le terrain, avec une centaine d’hommes.
C’est la région nord qui est particulièrement surveillée depuis, même si ce DIAG (Dispositif d’Intervention Augmenté de la Gendarmerie) concerne l’ensemble du territoire. L’antenne du GIGN fait également partie de l’opération.
J'engage également les moyens aériens, les moyens nautiques, parce que je ne sais pas comment et par où repartent les malfaiteurs.
Le commandant de gendarmerie de Martinique, William Vaquette
L’objectif est de cerner les villes littorales singulièrement, car ce commentaire du commandant Vaquette laisse supposer que les gangsters traqués seraient des étrangers, originaires de l’île de Sainte-Lucie peut-on lire sur les réseaux sociaux, où plusieurs photos circulent.
Mais celles-ci devront être identifiées dans le cadre des investigations, qui cherchent aussi à établir le lien éventuel entre les meurtres de Grand-Rivière et du Marigot, comme d’autres agressions violentes perpétrées dans la foulée.
"Une bande des 4 armée"… et encore cachée ?
L’enquête devrait également s’intéresser aux potentiels complices qui seraient tentés d’héberger les malfaiteurs, pour déjouer le dispositif de gendarmerie. Mais le patron des militaires a souligné sa détermination sur Martinique 1ère : "Les délinquants se déplacent, moi aussi je m’adapte (…). Mon objectif c’est d’interpeller le plus rapidement possible ces individus".
Ces derniers, "armés et dangereux", seraient au nombre de 4, comme cette autre bande de 4 ressortissants saint-luciens ultra violents qui, en 2008, ont été impliqués dans de nombreux braquage et l’assassinat de Marion Genin. Le corps de cette opticienne de 36 ans, avait été retrouvé dans le sud, à Sainte-Luce.
Trafics multiples entre les deux îles
La délinquance organisée est un fléau qui minent les rapports entre les deux îles. Depuis l’accord de coopération signé en 2014 entre l’ex-Région Martinique et le gouvernement Saint-Lucien, la "volonté commune de consolider les relations" a en effet souvent été éclaboussée par des affaires de meurtres, mais aussi de trafics d’armes et de drogue, ce qui interroge l’opinion martiniquaise quant aux conditions d’accès des voisins anglais sur le sol français.
La surveillance des frontières maritimes est par ailleurs une préoccupation quotidienne dans les communes côtières, en particulier à Grande-Rivière et au Prêcheur, mais aussi dans le sud, à Sainte-Luce, au Diamant ou aux Anses-d’Arlet.
Du côté des autorités, la vigilance devrait encore se renforcer, après cette nouvelle série noire imputée à des originaires de Sainte-Lucie.