Depuis septembre, 16 élèves suivent la formation de mécanicien aéronautique. Une formation prévue en alternance, mais deux compagnies aériennes partenaires ont fait faillite mettant en péril leurs études dès octobre.
Sans nos alternances, on ne peut pas continuer la formation. Ce qui fait que même si on a de bons résultats, ça ne sert à rien. Donc, on est littéralement dans une boucle qui fait qu’on repart à zéro. Juste par manque d’entreprise.
Gaétan Meunier, apprenti mécanique en aéronautique
L’équipe éducative vient de trouver in extremis une solution d’alternance jusqu’en septembre prochain pour le moment avec une entreprise d’aéronautique locale.
On peut quand même permettre à nos jeunes antillais, aussi bien Martiniquais que Guadeloupéens, de pouvoir faire des études dans un domaine qui les intéresse en Martinique. On n’est pas obligé de s’expatrier à Cuba, à Miami ou à Bordeaux pour pouvoir faire des études puisqu'on a pu le prouver et qu’on le montre. Après, effectivement, le tissu industriel est peut-être léger, donc a un moment donné on sera obligé d’expatrier une partie de nos jeunes pour qu’ils trouvent des entreprises dans le domaine aéronautique.
Philippe Odry, directeur du centre de formation et d'apprentissage Ciel Outre-mer
Pour l’entreprise partenaire, c’est une chance de former de la main-d’œuvre dans la Caraïbe.
On a trouvé une opportunité de former nos jeunes martiniquais, je dirais caribéens de façon générale. De les faire travailler dans nos structures caribéennes afin qu’ils puissent devenir demain des techniciens qu’on pourrait éventuellement réemployer dans nos structures caribéennes. Donc, c'est une vraie opportunité pour nous.
Rodolphe Massal, directeur de l’entreprise aéronautique Airtechs
Du côté de la chambre des métiers, on met en garde sur ces formations émergentes localement.
C’est le piège de la réglementation d’aujourd’hui. Tout le monde peut ouvrir un centre de formation. Autrefois, c'est la collectivité qui décidait quel centre de formation d’apprentis on ouvrait sur le territoire. Cela veut dire que ceux qui étaient formés correspondaient aux besoins économiques et aux besoins en compétences du territoire.
Henri Salomon, président de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Martinique
Pour ces étudiants en aéronautique, c'est le soulagement. Dans quinze jours, ils intègrent leur entreprise. En attendant, leurs professeurs continuent de chercher d’autres partenaires pour les futurs promotions.