L’hémicycle de l’hôtel de l’Assemblée, avenue des Caraïbes à Fort-de-France, n’a pas fait salle comble vendredi 28 juillet 2023, à l'occasion du dernier congrès avant la trêve des grandes vacances. C’était le 4e rendez-vous entre élus locaux, maires, parlementaires et membres de la CTM, depuis l’élection de Serge Letchimy à la tête du conseil exécutif de la Collectivité majeure.
Au menu de l’ordre du jour, les conclusions du Comité Interministériel des Outre-mer (le CIOM) et un débat préliminaire à une réforme de la Constitution pour la Martinique. Le PCE n’a pu que constater les défections, alors qu’il espérait un débat nourri, notamment sur la perspective d’une évolution institutionnelle, ce qui pourtant semblait faire consensus lors des précédentes plénières.
Le cadre des institutions qui sont les nôtres est aujourd’hui un frein à notre développement. Il ne s’agit pas d’un besoin de pouvoirs toujours plus grands. Ce dont il est question, c’est d’efficacité opérationnelle, voire même d’efficacité institutionnelle, pour mieux répondre aux besoins du quotidien des Martiniquais.e.s.
Serge Letchimy - Président du Conseil Exécutif de la CTM
La conseillère territoriale de la majorité à l’Assemblée, Sandra Casanova, par ailleurs présidente de la "commission stratégie logistique du territoire, de la politique, de la recherche et de l’innovation à la CTM", a renchéri parmi d’autres réactions de ses collègues : "Le progrès dépend de personnes déraisonnables. Nous sommes dans une belle dynamique et les planètes sont alignées. Soyons déraisonnables ensemble".
Certains absents se sont justifiés sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Daniel Marie-Sainte, porte-parole des indépendantistes du "Gran Sanblé Pou Matinik" (GSPM) à l’Assemblée. Seul Louis Boutrin issu de ce groupe, a siégé.
Nous avons décidé de boycotter la réunion du congrès des élus martiniquais du 28 juillet 2023, parce que les dossiers qui y ont été présentés, n'ont pas été élaborés avec la rigueur exigée pour un tel événement.
Daniel Marie-Sainte - chef du groupe des élus du GSPM
Francis Carole du même parti, va plus loin sur sa page Facebook. "C’est le CIOM qui décide" écrit-il.
À ce à ce jour, les instances cette instance martiniquaise, d'où devait émerger une vision pays, n'a pris aucune décision et n'a voté aucune résolution. C'est le CIOM qui décide et le couple CTMien qui applaudit, "satisfait" et "tranquille". Un peu l'histoire des "meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises"...
Francis Carole - membre du GSPM
"Rassembler les élus qui sont dans le doute"
Catherine Conconne de "La Martinique Ensemble", qui elle était présente avec ses membres, considère qu’il faut fédérer davantage, sur un sujet aussi crucial pour l’avenir de l'île.
Il faudra de l'humilité à tous les étages, rassembler les élus qui aujourd'hui sont dans le doute, ceux qui sont absents (…). II ne faut pas être dans le déni, c’est seulement quand cet effet fédérateur aura déjà fonctionné entre nous, qu’on pourra aller derrière pour parler à la population.
Catherine Conconne – conseillère territoriale de l’opposition(au mic de Bertrand Caruge)
"Aucune décision ne sera prise dans le dos du peuple. Les martiniquais seront informés de chaque étape et de chacune de nos propositions" tente de rassurer Jean-Claude Duverger, le 1er vice-président de l'Assemblée de Martinique.
Convaincus que le "statu quo n’est plus tenable", les élus présents ont voté à l’unanimité, une déclaration solennelle actant "les différents scénarios possibles, dans le cadre d’une réforme institutionnelle".
Les débats reprendront sur le sujet probablement dès la rentrée de septembre prochain. En attendant, les élus locaux ont pris des vacances, pendant que la population s’interroge sur les priorités immédiates qui concernent son quotidien.