Malgré le froid et la pluie, de nombreuses personnes avaient fait le déplacement ce mardi 8 janvier à Montrouge, sur le lieu de l’attaque meurtrière de la policière martiniquaise Clarissa Jean-Philippe. En 2015, alors qu’elle intervenait pour un banal accident de la route, la jeune femme de 26 ans avait été touchée par plusieurs tirs d’Amedy Coulibaly, également auteur de l’attaque de l’Hyper Casher. "Cet attentat a laissé une cicatrice indélébile dans nos cœurs et dans l'histoire de notre ville", assure le maire de la ville, Etienne Lengereau lors de son discours.
Pour cet hommage solennel rendu à Clarissa Jean-Philippe, plusieurs personnalités du monde politique avaient fait le déplacement, le président de la République, Emmanuel Macron – qui n’a pas fait de discours –, son Premier ministre François Bayrou et quelques ministres de son gouvernement ainsi que la présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet. Mais cette cérémonie, en l’honneur de la Martiniquaise, était un brin particulière cette année, du fait de l’absence de sa mère, décédée le 17 novembre dernier. " J'ai ressenti beaucoup d’émotion, normalement, c'était à ma sœur d’être là, confie d’une voix tremblante Justine Jean-Philippe, tante de Clarissa. Chaque année, elle est là, et là, je me retrouve ici sans elle. Je me sens très très mal".
L’hôtel de police municipale porte désormais le nom de Clarissa Jean-Philippe
Dépôts de gerbes, sonnerie aux morts, une minute de silence puis enfin la Marseillaise a été chantée à capella pour clore la première partie de la cérémonie d'hommage.
Deuxième moment fort, le dévoilement de la plaque sur le mur de l’hôtel de Police municipale, portant désormais le nom de la Martiniquaise. Le bâtiment a été renommé Clarissa Jean-Philippe, un acte "fort" a insisté le maire de la ville, Etienne Lengereau. "C'est un lieu de protection, mais aussi un lieu de mémoire, où le nom de Clarissa rappellera constamment le sacrifice ultime qu'elle a consenti pour assurer notre sécurité", a-t-il ajouté devant la dizaine de personnes présente.
"C’est une initiative pour marquer le fait qu’on ne l’oublie pas, qu’on pense toujours à elle. Renommer le poste de police à son nom, c’est un joli cadeau que nous offre la mairie", a complété le Brigadier-chef principal Jonathan Bernal, ancien collègue de la Martiniquaise. Cet hommage à Clarissa Jean-Philippe vient achever les deux jours de commémoration des attentats de janvier 2015, qui avaient décimé entre-autre, la rédaction de Charlie Hebdo.