Les récentes pénuries d'eau ont incité les consommateurs à chercher des solutions alternatives pour stocker l'eau.
Il existe des options pour faire des réserves d'eau potable avec des citernes spécifiques, et d'autres pour stocker les eaux pluviales à partir des écoulements des toitures des maisons.
L'eau recueillie de cette manière n'est pas potable, mais elle peut servir à des besoins domestiques telles que l'alimentation des réservoirs de toilettes, les machines à laver le linge, le nettoyage des sols et l'arrosage des jardins.
Sachant qu'un Martiniquais consomme en moyenne 150 litres d'eau potable par jour, on peut raisonnablement penser qu'une partie de cette consommation peut être réduite grâce à cette alternative.
12 ans de financement public
Fort de ce constat, les collectivités locales majeures, (hier l'ex Conseil Régional, aujourd’hui la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), financent depuis 2012 l'achat de citernes pour les particuliers et certaines entreprises.
En fonction des revenus des demandeurs, le financement de l'achat d'une citerne et de son installation peut atteindre 90 %.
En 2012, lors de la création de cette aide, la collectivité avait prévu une enveloppe de 1,5 million d'euros.
La demande a sans cesse augmenté et en 12 ans, a été multipliée par trois, précisent les services de la CTM, avec une explosion des demandes de financement en 2022 et 2023.
Le dispositif permettait de financer des installations pouvant stocker jusqu’à 10 000 litres d'eau pluviale. En 2021, 50 % des citernes étaient posées dans le Sud, 24 % dans le Centre, 20 % dans le Nord Atlantique et 6 % dans le Nord Caraïbe.
Un dispositif à repenser
L'enveloppe allouée étant dépassée, le financement des installations de citernes est mis en pause par la collectivité. Mais ce n'est pas la seule raison. Le dispositif a permis à plus d'une trentaine d'entreprises de créer une activité supplémentaire, ce qui constitue également un frein à la continuité du financement..
Des problèmes de non-conformité techniques des installations ont été constatés à cause de certaines entreprises qui refusent de se mettre aux normes.
Cécile Chabaneix, Service Stratégie Eau et Assainissement de la CTM
La collectivité réfléchit depuis neuf mois à repenser le dispositif, tant sur le montant du financement que sur l'implication des entreprises partenaires. De plus, la réglementation sur l'utilisation de l'eau a évolué. La collectivité attend également ces nouvelles normes pour mettre en place un cahier des charges plus précis pour les entreprises.