La fête des grands-mères surnommées affectueusement "bonne maman", permet d’honorer les mamies une fois l'an. À l’origine, cette fête récente a été lancée en France en 1987 par une entreprise, dont l'objectif était de valoriser une marque de café.
La ville du Morne Rouge a saisi la balle au bond pour en faire un véritable temps fort de son calendrier festif, car le rôle de ces aînées au sein des familles antillaises est capital. Pour l'occasion, le grand Ballet de Martinique dirigé par Suzon Sainte-Rose et Léandre Moreau, avait fait le déplacement dimanche 3 mars 2024 jusqu'à la salle du Millénium, où la troupe a présenté pour la première fois son nouveau spectacle.
Un spectacle traditionnel haut en couleur
Dans ce dernier spectacle, le grand ballet de Martinique a gardé les fondamentaux de la tradition comme la danse séculaire du "lasoté" (sarclage de la terre), propre aux habitants du Nord Caraïbe, mis en scène autour des principes d'entraide, d'économie sociale et solidaire.
Danseurs et musiciens ont offert une belle prestation avec des chorégraphies inspirées de la vente au marché, des lavandières et du "gragé man'nioc" (râpage de manioc).
Pour le bonheur des mamies
Le bèlè, la valse et la mazurka ont rythmé les chorégraphies. Le public a pu apprécier l'élégance et la technicité des danseurs durant 2 heures. "Ce spectacle respire le bonheur" commente une grand-mère péléenne.
L’orchestre dirigé par Jean-François Mongis compte en son sein le tromboniste Alain Geneviève, le percussionniste Sissi, Roro Kaliko à l'accordéon et tous les autres, jouent à l'unisson comme à d'habitude.
Parmi les tableaux les plus applaudis, il y a "la danse des parapluies", fruit de l'imagination de Suzon, ex-danseuse du Ballet.
Le Grand Ballet Martinique est aussi une "grand mère" de plus de 70 ans. Beaucoup parmi ceux qui se targuent d'être chorégraphes traditionnels, sont issus de chez nous. Le Ballet depuis sa création avec Alexandre Nestoret et Loulou Boislaville, a toujours joué la carte de la transmission intergénérationnelle. Nous sommes toujours une école de la tradition.
Suzon Sainte-Rose, directrice du Grand Ballet de Martinique
A propos de transmission, la formation compte aussi en son sein un instrumentiste de 22 ans qui promet. Il se prénomme Mathias dont le père a été chef d'orchestre du Ballet. Son oncle, le clarinettiste professionnel Gustave Francisque, lui a appris les règles de l'instrument. Et voici Mathias prêt à prendre le flambeau.
Deux centenaires ont participé à la fête
Jenny Dulis-Petit, maire de la ville, avait par ses invités deux centenaires de la commune. Suzette MASO (102 ans), née à Fonds Saint-Denis, est venue habiter au Morne-Rouge.
Le second centenaire s'appelle Annonay Pépin, âgé de 103 ans. Originaire du Morne-Rouge, il a lui construit à Schoelcher. Grand amoureux de la musique traditionnelle, il a esquissé quelques pas avec l'une des danseuses du Ballet.
Pour la première magistrate péléenne, cette fête des grands-mères 2024 a été réussie. "Vivement l'an prochain" s'exclame Jenny Dulis-Petit.