Le paysage politique martiniquais est morcelé à outrance

Les préparatifs des élections territoriales se poursuivent dans une relative discrétion, d’autant que le scrutin sera probablement repoussé de mars à juin 2021. Avant de savoir qui peut se lancer dans la course à la CTM, il importe de dénombrer les formations politiques de Martinique.

Morcellement, émiettement, éparpillement, balkanisation : nous avons le choix pour qualifier le paysage politique martiniquais. Une trentaine de formations politiques sont enregistrées, avec de fortes disparités quant à leur dynamisme. Aucune de celles-ci n’est implantée partout sur le territoire. Et plusieurs n’existent que dans une seule commune.

Au total, 29 groupements se disputent les suffrages des électeurs ou les faveurs des citoyens. Les fédérations des partis politiques nationaux sont les moins nombreuses, 5 précisément. À gauche, le Parti socialiste. À droite et au centre, Les Républicains, la République en marche, le Modem et l’UDI.

Un ancrage purement martiniquais

 

La majorité de nos formations politiques a donc un ancrage purement martiniquais. Elles se réclament de l’indépendance ou de l’autonomie. Mais pas seulement, deux formations classées sur la droite de l’échiquier n’ont aucun lien organique avec une formation française. C’est le cas des Forces martiniquaises de progrès et de Ba péyi’a an chans.

Une autre façon de décrire l’échiquier politique consiste à dénombrer les formations représentées dans les collectivités. Tout d’abord, à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), nous comptons 17 groupements rassemblés au sein de deux coalitions électorales.

Toutes les formations ne siègent pas à la CTM

 

La majorité du Gran sanblé pou ba péyi’a a chans est composée de 9 mouvements : le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM), le Rassemblement démocratique pour la Martinique (RDM), le Parti communiste martiniquais (PCM), le Parti pour la libération de la Martinique (Palima), le Conseil national des comités populaires/Asé pléré annou lité (CNCP/APAL), Martinique Écologie, Forces martiniquaises de progrès, Ba péyi’a an chans et Péyi’a.

L’opposition rassemblée sous la bannière d’Ensemble pour une Martinique nouvelle (EPMN) comprend 8 mouvements : le Parti progressiste martiniquais (PPM), Vivre à Schoelcher, Bâtir le Pays Martinique, Rassemblement des forces lorrinoises, Convergence Progressiste Martinique, Mouvement Populaire Franciscain (MPF), Génération Active du Vauclin et Osons oser.

Aucune formation ne peut gagner sans alliance

 

Ensuite, dans les conseils municipaux, 8 autres formations sont représentées alors qu’elles sont absentes de la CTM : La République en marche (LREM), le Mouvement d’initiative populaire samaritain (MIP), la fédération de Martinique du Parti socialiste (FSM), le Modem, l’Union des démocrates et indépendants (UDI), les Républicains, Mun et Martinique citoyenne.

La liste de nos formations politiques est complétée avec 4 mouvements n’ayant aucun élu : le CNCP, le Groupe Révolution socialiste (GRS), Combat ouvrier et le Pati kominis pou lendépandans èk sosializm (PKLS).

Il va sans dire que chacune de nos 29 formations politiques est susceptible de participer aux prochaines élections territoriales. Il est tout aussi évident qu’aucune d’elles ne peut prétendre l’emporter seule.