"L’aide à mourir" est la question qui fait à nouveau débat depuis les propos du président de la République.
Je ne veux pas rester comme un légume sur un lit d'hôpital (...).
Une passante
La vie est précieuse, on ne doit pas donner la mort aux autres.
Un autre passant
- Micro trottoir réalisé par François Marlin et Jean-Marc Kennenga.
Les avis sont très partagés sur cette proposition de loi qui permettrait, si elle aboutit, d’administrer une substance létale dans des conditions très particulières aux personnes majeures atteintes d’une maladie incurable avec un pronostic vital engagé, à court ou moyen terme. Les mineurs et les patients ayant des maladies psychiatriques ou neurodégénératives comme Alzheimer en seront donc exclus.
C’est une avancée. Vous savez, il y a des souffrances physiques, il y a des souffrances morales qui sont intolérables en fin de vie et où la médecine est dépassée. Après, il faut savoir que la vie est quand même le plus grand trésor que l’on puisse avoir. Donc, il faut vraiment faire très attention. Il y a des croyances religieuses, il y a des croyances personnelles qu’il faut totalement respecter. Je pense qu’il faut parler ensemble de cet accompagnement où vraiment là, le grand voyage se fait ça se fait dans les meilleures conditions qui sont la dignité.
Dr Carole Chato-Henry(gériatre, responsable de l'unité neurocognitive au CHU de Martinique).
Accompagner le patient pour préserver sa qualité de vie
À l’unité de soins palliatifs du CHU de Martinique, seule unité de l’île avec huit places, elle se situe légèrement en dessous de la moyenne nationale. Un service dédié à la prise en charge palliative et à l’accompagnement du patient, à la fois lieu de soins et lieu de vie pour la personne malade et ses proches. Une philosophie à l’inverse de l’aide à mourir.
L’aide à mourir est vraiment à l’opposé de la philosophie des soins palliatifs. Même quand les patients sont vraiment dans leurs derniers instants, ils ont encore des projets. On ne détruit jamais un projet. On va essayer de maintenir les patients avec les petites lueurs et les petits espoirs de vie qu’il y a encore. Nous demander en même temps “est-ce qu’on peut les aider à mourir”, c’est un peu paradoxal. Ça va vraiment à l’encontre de notre philosophie.
Dr Ingrid Laudarin(chef de service des soins palliatifs du CHU de Martinique)
Le projet de loi sur la fin de vie provoque déjà de vives oppositions avant l'arrivée du texte le 27 mai à l’Assemblée nationale.