Les accueillants familiaux de la Martinique sont réunis au siège de la CGTM-SOEM à Fort-de-France depuis lundi (19 février) afin d'exprimer leur colère face à leur situation professionnelle.
En réunion syndicale, les membres de l’association d'hébergement des accueillants familiaux agréés ont témoigné de leurs conditions de travail "déplorables".
Lorsque nous prenons notre bulletin de contrepartie financière, nous constatons après calcul, parce que le net réel n'apparaît pas, qu’on est entre 900 et 1000/1100 de salaire.
Jocelyne Dumanoir, accueillante familiale qui prend en charge 3 personnes à Rivière-Pilote
Les accueillants familiaux ont évoqué leur situation de grande souffrance et leurs difficultés par rapport à leur statut qui n’est pas reconnu par le Code du travail, mais par celui de la santé publique avec notamment des difficultés de remplacement en cas de congés.
J'ai été agréé en 2008. Je peux même parler de burn out. On peut tomber facilement en épuisement parce que nous ne pouvons pas prétendre facilement à nos 5 semaines de congés où nous disons que nos accueillis sont soit en hôpital, soit en Ehpad pour nous permettre de souffler, de nous ressourcer correctement. Parmi les autres problématiques, en comparaison, l’aide à domicile se retrouve payée plus que l’accueillant familial qui a ces personnes 24/24h à son domicile du lundi au dimanche et jours fériés inclus.
Jocelyne Dumanoir, accueillante familiale qui prend en charge 3 personnes à Rivière-Piloteinterrogée par Audrey Govindin
Face à cette situation, les accueillants familiaux ont interpellé la Collectivité Territoriale de Martinique, autorité de tutelle, afin d'obtenir un changement de statut.
Aujourd’hui, ce sont des personnes qui ont à leur charge des personnes malades, bien souvent psychologiques. Vous avez des personnes handicapées et on n’en parle pas. Souvent, ils disent que la Martinique est le département avec le plus de personnes âgées, mais rien n’est fait pour trouver une solution.
Daniel Gromat, secrétaire général de la CGTM-SOEMinterrogée par Nathalie Jos et Aude Sioul Tidas
Pour l’heure, les accueillants familiaux sont toujours en attente d’une audience à la CTM. En l'absence de réponse de l’institution, une mobilisation est envisagée en fin de semaine.