À l'heure où certains barrages sont levés en France hexagonale, après les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal, les agriculteurs martiniquais veulent également être considérés.
La FDSEA et les J.A ne désarment pas
Le moins que l'on puisse dire c'est que la Fédération des Syndicats des Exploitants Agricole (FDESA) et les Jeunes Agriculteurs de Martinique ne sont absolument pas satisfaits des mesures annoncées par le Premier ministre.
Le président de la FDESA, Manuel Jean Baptiste, à peine de retour de la mobilisation en France Hexagonale, estime que les préoccupations des exploitants agricoles martiniquais ne sont pas considérées par l'État. L'insularité du territoire accentue les difficultés des agriculteurs et leur précarité. Il met en avant ces revendications.
- La prise en compte des rémunérations des agriculteurs martiniquais.
- L'application de la loi Egalim
- Le contrôle des produits importés venant de la Caraïbe "qui nous font concurrence et qui ne sont pas aux mêmes normes que les nôtres."
Nous allons nous rencontrer samedi 27 janvier à 9h à la chambre d'agriculture pour mettre en place une plateforme commune de revendications. Nous n'excluons pas une mobilisation similaire à celle de l'Hexagone.
Manuel Jean-BaptistePrésident FDSEA Martinique
Les groupements bananiers dans l'attente
Les producteurs de bananes tirent la sonnette d'alarme depuis de nombreuses années à cause des difficultés qu'ils rencontrent. Avec la mobilisation des agriculteurs hexagonaux, ils formulent aussi leurs priorités.
- Ils réclament des arbitrages ministériels dans "les tout prochains jours" sur le plan de sauvetage de la filière sur lequel ils ont déjà travaillé avec le ministère de l'Agriculture.
- Ils se proposent "d’utiliser les souplesses permises par le droit européen pour autoriser l’utilisation des drones dans leurs bananeraies". Cela afin de "réduire les doses de fongicides nécessaires pour lutter contre la cercosporiose noire".
- Ils veulent obtenir le feu vert de l’Union européenne à l’utilisation des NGT – Nouvelles Techniques Génomiques, pour pouvoir commencer à replanter l’ensemble des bananeraies de Martinique et de Guadeloupe avec un plant de banane NGT capable de résister à la cercosporiose noire, sans pour autant nécessiter de traitements phytosanitaires.
Monsieur Gabriel Attal est un bon communiquant. Nous sommes toujours mobilisés, nous attendons le retour du préfet qui est à Paris afin d'avoir des retours à nos demandes, particulièrement à l'arbitrage promis que nous attendons.
Alexis GouyéPrésident de Banamart
L'OPAM souhaite des mesures spécifiques
Du côté des agriculteurs de l'OPAM, l'Organisation Patriotique des Agriculteurs de Martinique, le ton est un peu plus modéré. Pour eux, il ne s’agit de copier les mesures octroyées par le Premier ministre aux agricultures de l'Hexagone, mais de prendre en compte les spécificités des agriculteurs martiniquais.
- Modifier les régles des aides pour pouvoir utiliser des "matériaux locaux adaptés à nos climats".
- La mise en place de mesure pour la gestion des ressources en eau, pour remettre en service les mares d'eau afin de répondre à la demande durant la saison sèche. Réglementer et assainir l'utilisation de la réserve de la Manzo.
- Assurer la continuité territoriale sur le fret aérien des produits exportés
Nous sommes prêts à nous mobiliser en concertation avec les autres syndicats d'agriculteurs, sans bloquer l'économie, mais plutôt les symboles de l'État.
Christian DachireSecrétaire général de l'OPAM
La CTM invite les agriculteurs à se concerter
Dans un courrier adressé aux agriculteurs, le Président du Conseil Exécutif, Serge Letchimy, rappelle dans un communiqué que la situation des agriculteurs de la Martinique est "au cœur des préoccupations de la CTM". Il souligne que "la collectivité a adopté dès 2022, sa stratégie de transformation de l'agriculture et d'autonomie alimentaire représentant un investissement de plus de 20 M€, avec un plan d’urgence et de relance en faveur de la petite agriculture".
Serge Letchimy invite les agriculteurs de Martinique le lundi 29 janvier à 14h, à le rencontrer à la CTM, afin qu'ils puissent ensemble émettre "des propositions concrètes au Gouvernement et à l'Europe pour la transformation de notre modèle économique et agricole".
Suite aux déclarations du Premier ministre Gabriel Attal, le préfet de la Martinique n'a pas communiqué pour l'heure (vendredi 26 janvier), sur d'éventuels échanges prévus avec les agriculteurs martiniquais.