Faire des percussions pieds nus ou en chaussettes, le concept peut sembler curieux. En réalité, les visiteurs des nouveaux locaux de l’AMEDAV testent un système d’apprentissage du rythme pour les déficients auditifs. Sous leurs pieds, le sol vibre en fonction du tempo de la musique.
Grâce à ce qu’ils ressentent, ils arrivent à percevoir le rythme. Donc, on va permettre à un enfant qui, par exemple, parle trop vite, de calmer sa parole et de parler à un rythme plus régulier. Ou, si on lui demande de parler plus vite, il va accélérer en fonction du rythme de la musique.
Lindey Jean-Gilles, enseignante spécialisée à l’AMEDAV
Dans une autre pièce, d'autres personnes se sont mises dans la peau d’un déficient visuel. Un exercice visiblement compliqué.
150 personnes suivies au quotidien
Il y a ceux qui font semblant, et ceux pour lesquels ces troubles sont bien réels. Djulian, un jeune garçon malentendant, a tenu à montrer ses progrès en langue des signes. Il aime travailler les mathématiques et le jardinage.
À l’AMEDAV, les quelque 150 personnes suivies au quotidien peuvent aussi profiter de la salle Snoezelen, une pièce de repos à l’ambiance tamisée.
Cette salle est dédiée au bien-être. Nous accueillons des enfants, des adolescents et des adultes déficients visuels ou auditifs qui sont surstimulés. Quand on rencontre une personne sourde, qu'elle communique avec quelqu'un qui ne maîtrise pas la langue des signes, ça nécessite une attention visuelle très accrue. Donc, ça engendre une fatigue importante.
Nadia Peleket, psychologue à l’AMEDAV
Par ces 1700m carrés de modernité, l’AMEDAV vient combler un retard en termes de suivi pour les déficients sensoriels, mais le chemin est encore long.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime en effet que 80% des besoins en soins de l’oreille dans le monde ne sont pas satisfaits.